Belle et juste illustration de couverture. Laissez-vous porter par les vagues et n’oubliez surtout pas que la vague est double, elle est sac et ressac. Elle est choc à vos pieds et effaceuse de vos traces. On pourrait dire qu’elle est garçon et/ou fille selon son désir. Mais doublement attention ! Celle ou celui qui raconte n’est pas Shilo et regardez bien la typographie pour ne pas confondre entre celui qui parle et celui qui l’écoute.
Se faire garçon pour embarquer sur le bateau d’Ulysse pour l’aventure troyenne… Fuir avec Énée en quête d’un royaume et s’abandonner sur une île où nous, lecteurs, connaissons au moins un habitant. Celui-là même auquel Ulysse aux mille ruses a dit s’appeler Personne. Vous avez lu cette histoire où, pour s’échapper de la grotte où ils sont prisonniers, Ulysse et ses compagnons s’accrochent sous le ventre des brebis et mouton du Cyclope. Celle/celui qui raconte son séjour sur l’île subit l’influence de Shilo et va agir.
Je ne peux vous en dire plus et je pense vous en avoir déjà trop dit. La confusion quant au sexe et au rôle de qui raconte me semble primordiale pour pleinement apprécier le récit. Récit d’une violence exercée et subie. Récit iceberg où ce qui est dit, précisé tient à ce un dixième émergé. Récit qui nous donne à imaginer, à éprouver, ressentir les neuf dixièmes immergés. C’est une suite de courtes séquences qui peut donner aussi l’impression d’un puzzle dont le sens, l’image n’apparaitra que lorsque tous les morceaux seront en place. On supposera que chaque lecteur tirera de l’ensemble une ou des idées personnelles, intéressantes mais surtout enrichissantes. Conseil de lecture : lisez comme s’il s’agissait de poésie ou de philosophie (disons un subtil mélange en prose des deux) sans vous arrêter quand vous perdez le fil, si vous le perdez. Allez jusqu’à l’avant-dernière page. Laissez reposer et puis lisez l’épilogue.
Bonne lecture.
Le chant de Shilo
Auteur : Sébastien Ménestrier
Editeur : Zoé
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