Scénario : Francesc Grimalt Ramon, Dessins : Francesc Grimalt Horrach, ce qui vous explique le Grimalt seul et majuscule en couverture et à la signature. Les deux auteurs sont portraiturés et présentés à la fin en page intérieure.
Attention ! C’est une BD qui demande à être lue plutôt que regardée. Un conseil : lisez-la puis retournez la regarder de temps à autres.
Nous sommes aux frontières d’un empire très vaste dont les maîtres ne visitent que rarement les lointains sujets, ils gèrent une guerre. Tous les conscrits du coin sont morts, excepté un officier qui est chargé d’enquêter sur l’attentat qui a causé de gros dégâts. Nous suivons ses démarches secondées par un individu qui l’a aidé alors qu’on cherchait à le tuer. Et les voilà confrontés à une légende et contraints d’aller affronter l’ennemi sur son propre terrain.
Les décors sont baroques, tarabiscotés et, si les couleurs étaient vives au lieu de jouer dans les gammes ocre et rouge sombres, ils pourraient faire penser à Gaudi… Essayez d’imaginer Gaudi revisité par Hans Bellmer. On ne sait pas trop ce qui motive les deux enquêteurs, je parierai pour ma part sur le simple désir de vaincre. Vaincre l’absurdité du ‘méchant’ qui rêve d’asservir les autres à sa liberté. C’est beau (même si cette notion est purement subjective et culturelle) et réussi. Surtout quand les auteurs trouvent les moyens d’associer l’astuce du scénario avec le talent du dessinateur. La séquence de lecture de la ‘trouvaille’ chez le revendeur-receleur est une merveille. La séquence finale de violence est d’une rare sobriété et donc d’une redoutable efficacité. Je me permettrai de penser que le fait d’avoir condensé en un seul volume une telle histoire qui aurait pu s’étirer sur trois albums ajoute au plaisir de lecture. Espérons que les lecteurs habitués aux longues sagas ne bouderont pas un plaisir dense.
Bonne lecture.
Le Chevalier du crépuscule
Auteurs : Grimalt
Editeur : Mosquito
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