Le crime du comte Neville

Le crime du comte Neville

C’est bien l’auteure qui figure en couverture, si on ne la connait pas on peut au moins reconnaître son chapeau. On peut, si l’on veut, lui trouver un petit air de sorcière mais force est de constater qu’elle possède le pouvoir d’enchanter les mots pour nous ensorceler. Il est vrai qu’elle dispose pour ce faire du grand livre de la culture et qu’elle sait y puiser de quoi jeter des sorts.

Le comte Neville est ruiné et à la retraite, il doit donner sous peu la dernière fête en son château du Pluvier avant de le vendre… Pour l’instant une voyante, Rosalba Portenduère lui a téléphoné pour lui dire qu’elle a trouvé cette nuit sa fille grelottant de froid. Le comte trouve la voyante fort mal élevée et indiscrète mais elle lui annonce qu’il tuera un de ses invités lors de la fête. La fille s’appelle Sérieuse et, depuis qu’elle a douze ans, elle qui était brillante et gaie, se montre terne et morose. Elle explique à son père qu’elle voulait ressentir quelque chose. Le comte fort content et heureux de son épouse Alexandra et de ses deux autres enfants Oreste et Electre est fort troublé par la prophétie de la voyante… Il se pose des questions sur le qui et le comment. Qui tuer ? Comment ? Quelles conséquences ? Attention, nous ne sommes pas dans une histoire dont pourraient s’emparer certains studios célèbres pour la réalisation de dessins animés. Même si vous pouvez en avoir l’impression… C’est à la fois d’une logique et d’un sérieux imperturbable et d’une fantaisie débridée. Sérieuse qui s’ennuie dans la vie propose à son père de lui servir de cible. Elle souhaite ainsi mettre un terme à son ennui et satisfaire à la prophétie. On imagine la crise de conscience ressentie par le père.

Voilà, vous êtes en condition pour éprouver la magie d’Amélie. Mais je ne vous laisse pas avant de vous glisser ma citation habituelle… J’aurais pu me contenter de reprendre la « vérité » qui figure en quatrième de couverture : « Ce qui est monstrueux n’est pas nécessairement indigne »… Mais on trouve au début du livre un superbe faux alexandrin : « On n’est pas sérieuse quand on a dix-sept ans » qui devrait vous rappeler quelqu’un… à vos moteurs de recherches….

Bonne lecture.

Le crime du comte Neville
Auteure : Amélie Nothomb
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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