Pensez d’abord que la vieille dame qu’est la Série noire – imaginée et créée par Marcel Duhamel – célèbre ses soixante-dix ans et ses publications peuvent faire l’objet de cadeaux pour les fêtes…
Neuvième titre de Jo Nesbo chez Gallimard. Mais il ne s’agit pas d’une enquête de l’inspecteur Harry Holde… Nous sommes simplement à Oslo.
Le personnage principal de cette histoire est un jeune héroïnomane, Sonny Lofthus, qui se comporte comme un prisonnier modèle et aide ses codétenus à supporter l’enfermement, les « remords » et autres « mauvaises consciences ». Il lui arrive quand on le lui demande d’endosser des crimes qu’il n’a nullement commis. Pourquoi ? Pour expier le suicide de son père qui avait laissé une lettre se dénonçant comme ripou. Et un jour il apprend que ce sont ceux que son père était sur le point de dénoncer qui l’ont tué. Alors il s’évade de la prison modèle dans laquelle il était enfermé. Il va trouver asile dans un foyer pour drogués et par sa politesse et son comportement s’attirer le soutien de Martha. Il finira par trouver celui qui a tué son père et à comprendre l’enchaînement des événements qui l’ont amené là où il est, là où il ira.
Les autres acteurs sont d’une rare densité parce que leurs états d’âme ne sont pas décrits mais présentés en situation… Et un certain « méchant » finit par trouver grâce. Aussi bizarre que cela puisse paraître, on pourrait dire que l’on se trouve en pleine tragédie ancienne. Tragédie grecque dans laquelle les personnages ont du mal à échapper à leur destin mais bien loin du soleil hellène. Je me permettrai une petite remarque par rapport à la traduction du titre. En version originale c’est « Sonnen » on remarquera que c’est sans article, défini ou indéfini, peut-être que « Un fils » aurait mieux conservé une certaine ambiguïté. Mais c’est une broutille.
Pour bien apprécier ce roman, évitez d’interrompre votre lecture et laissez-vous porter par l’histoire.
Le fils
Auteur : Jo Nesbo
Editeur : Gallimard
Collection : Série noire
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