
Je dois vous avouer qu’en tant qu’amateur d’art ce petit livre est un véritable trésor. D’abord parce qu’en dehors des artistes dont il parle, ce qu’il dit évoque d’autres peintres et justifie notre amour de certains. C’est dire qu’il n’est pas simplement question de ce qu’il voit, il est aussi question de ce que cela montre. Et donc cela donne envie de lire le volume complet des écrits sur l’art de Gustave Roud – même éditeur. C’est une lecture sensible confortée par une grande culture et présentée de manière claire… Il distingue l’artiste du virtuose, le peintre pur du recopieur. Celui qui copie ce qu’il voit en bon faiseur de celui qui recompose, analyse et construit pour rendre non ce qui est vu mais ce que cela inspire – voir l’illustration de couverture ou par exemple Un enterrement à Ornans de Gustave Courbet. Comme les écrits sont présentés dans un ordre chronologique, on peut voir ses appréciations critiques s’assurer, s’assumer plus fortement. Ce qui est dit ici de Cézanne, Seurat ou Vallotton (peintre et graveur) me semble difficilement contestable parce que cela relève à la fois de celui qui regarde et de celui qui connaît dans une langue qui a le mérite de chercher à dire juste. De l’art de parler d’art… Citation : « Est-il rien de plus irritant, de plus admirable – de plus effrayant aussi – que la certitude qui se dégage des toiles de Vallotton, et qui est sans doute celle de Vallotton lui-même ? ».
Bonne lecture indispensable de transport en commun.
Le passage du peintre
Auteur : Gustave Roud
Editeur : Zoé
Collection : Poche
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