En sous-titre : Jean Hérold-Paquis, la voix de la collaboration. Je suis toujours un peu gêné devant ce type de livre qui fait le portrait d’un individu condamné à mort et fusillé pour avoir entretenu avec l’ennemi de bons rapports et parlé sur Radio Paris… Ma mère disait souvent : « Il y a un salaud à Radio Paris, je vous dirai pas qui, je vous dirai Paquis ! » ou alors : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est Allemand ! » Et j’ai appris à rire avec Pierre Dac, le concurrent londonien de Paquis… Mais aussi appris à me méfier de moi-même et de mes réactions.
Coupable, Hérold ? Sans doute ! Mais coupable d’avoir eu des idées pétainistes ou/et pro-occupant et de les revendiquer. En fait, à l’époque troublée de la « Libération » et de l’épuration qui suivit, il fallait un modèle de justice et une condamnation exemplaire. D’autres, tout aussi coupables, ont été graciés. Je viens de penser à Jean de Lafontaine… Les animaux malades de la peste. Souvenez-vous ! Je ne dis pas qu’Hérold est innocent, je dis que nous sommes prompts à condamner quand on nous le demande, quand on nous livre un de ceux que l’on a entendu et qui a perdu. Et qui se croyait entre gens de bonne compagnie. Il a été jugé et condamné par un jury populaire… Il est exécuté un 11 octobre et, le 14 du même mois, Le Figaro publie des extraits des mémoires qu’il a rédigées dans sa prison. Mais qui pour condamner le journal ?
Ce livre est bien fait, bien documenté, bien écrit et sans complaisance. Et il donne une image de l’humain qui devrait faire réfléchir…
Bonne lecture, lente et réfléchie.
Le radio-traître
Auteur : Yves Pourcher
Editeur : Alma
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