Le retable de Raphaël

Le retable de Raphaël

Je me permettrai de regretter le choix de l’illustration de couverture. À mon sens elle ne rend pas hommage au contenu de ce livre. Et revanche il faut saluer l’honnêteté de l’auteure qui explique en présentant son œuvre qu’il s’agit d’une troisième version. Une version enrichie par les représentations et les lectures…

Et l’on sent bien que cette version est aboutie. La première des raisons est je crois le fait que lorsqu’on lit on sent, on sait que c’est jouable. D’une part tous les mots passent bien en bouche et les personnages ne sont ni tout d’une pièce ni caricaturaux. Il s’agit d’une pièce historique relatant une histoire vraie dont on se doute que l’auteure a modifié quelques éléments pour dramatiser, pour théâtraliser. Nous sommes à Pérouse en 1507, Atalante Baglioni et sa belle-fille Zénobie reçoivent le peintre Raphaël. Atalante veut lui commander un retable en mémoire de son fils Griffon, Zénobie veuve depuis neuf ans va être troublée par le peintre. Griffon est un être étrange, presque infantile qui aime son épouse plus que de raison et surtout ne supporte pas le comportement de ses cousins à son égard. Tout se conjuguera pour que Griffon prenne le pouvoir. Mais en ce 16ème siècle beaucoup de choses se règlent dans le sang.

On sait combien au théâtre le sentiment que nous inspirent les personnages tient beaucoup au jeu des comédiens. Griffon peut passer pour un personnage geignard et pleutre et pourtant il a dans son texte de grands passages de tendresse et de douceur. C’est en cela que la pièce est réussie, puisqu’elle repose totalement sur le jeu des comédiens et les trouvailles du metteur en scène. Je crois même qu’un comédien trouvera grand plaisir à y jouer…

Bonne représentation…

Le retable de Raphaël
Auteure : Monique Lancel
Editeur : Harmattan
Collection : Théâtre des 5 continents

www.editions-harmattan.fr

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