Encore une couverture mièvre, voire ratée. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’un clavier d’orgue et que la tenue de la dame soit juste… L’histoire se déroule entre juillet 1898 et mars 1948 et, comme d’habitude chez cet auteur, s’inscrit doublement dans l’Histoire. Les personnages sont à la fois pris dans l’histoire et acteurs de cette histoire. Et comme ils conservent la force de caractère que l’auteur imagine pour eux on s’attache à eux sans pour autant, à mon humble avis, regretter leur sort.
Pour avoir entendu un morceau de Bach joué avec maladresse sur l’orgue de Saint-Georges de Boscherville, Ange Levral va, malgré son diplôme, refuser d’enseigner ou d’être secrétaire de Mairie pour devenir facteur d’orgue – contre l’avis de ses parents. Son premier amour – Fortunato, un italien – est chassé par un jaloux violent. Mais le noble qui emploie son père comme jardinier en chef l’aidera à ‘entrer dans les orgues’ par le biais d’une famille alsacienne qui a un fils de son âge, Nicolas. Au sortir de la première guerre mondiale, elle épousera Fortunato mais il a été gazé et est alcoolique. Nicolas, lui, est devenu médecin et ils s’aiment de manière sporadique. Elle travaille. Il part en Afrique à la veille de la deuxième guerre mondiale. Et la vie, les vies passent au fil des jours et des événements dont la portée ‘historique’ n’est jamais perçue par ceux qui en sont proches.
On notera les références à d’autres titres de l’auteur qui renvoient ce roman à une fresque. Comme on notera aussi que sur les tombes des parents d’Ange, Garin et Émelie, ne figure aucune date. La phrase qui suit cette information, m’offre une courte citation : « Le temps n’existe pas ». Vous avez compris que l’idée met en valeur les individus qui habitent et peuplent ce ‘temps’. Que ce sont les sentiments éprouvés et ressentis qui importent. Eux restent et perdurent…
Bonne lecture.
Le souffle d’Ange
Auteur : Gilles Laporte
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
Laisser un commentaire