Avec pour illustrer la couverture une photo de violoniste japonaise – le violon en partie caché par une partie du titre – dont on supposera qu’il s’agit de la réceptrice de l’instrument. En quatrième de couverture on nous précise qu’il s’agit d’un « Roman vrai ». Celui de Nejiko Suwa qui en 1943 reçut des mains de Goebbels et en célébration de l’Axe Berlin-Tokyo ce qu’on lui présenta comme un Stradivarius. Yoann Iacono confie à un narrateur le soin de raconter ce qu’a vécu Nejiko. Celle-ci aurait confié les carnets où elle notait les choses de sa vie à ce narrateur. Un certain Félix Sitterlin, trompettiste chargé de retrouver le violon. Le roman s’inscrit dans l’Histoire mais l’auteur imagine des dialogues « historiques » (dont un entre Miles Davis et le narrateur à propos de Boris Vian…). Et, bien sûr, il est beaucoup question du rapport de Nejiko à l’instrument. Elle a du mal à l’apprivoiser et à franchir « le mur » qu’elle a perçu entre elle et la musique. Elle s’attache à l’instrument et ne parvient pas à faire dire qu’il s’agit d’un violon « volé » par l’occupant. Elle tentera deux fois de les faire « avouer ». Mais malgré son refus du rigide empire japonais et des nazis elle jouera dans l’orchestre officiel allemand dans presque toutes les capitales européennes. Sans vraiment se poser beaucoup de questions. Le trompettiste narrateur la rencontrera deux fois et lui dira ce qu’il sait de l’instrument, pour à chaque fois se faire renvoyer…Nejiko dit avoir lu Le Journal d’Anne Frank et en avoir recopié une citation dans ses carnets… Mais cela semble plus un artifice d’écriture qu’un vrai sujet de réflexion.
J’hésite encore après lecture à décider du comportement de la musicienne, peut-être parce que je n’ai pas lu ce livre en écoutant les musiciens dont elle parle et qu’elle interprète, peut-être que c’est ce que vous devriez faire en commençant par Mendelssohn. Bonne lecture.
Le Stradivarius de Goebbels
Auteur : Yoann Iacono
Editeur : Slatkine & Cie
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