Une illustration de couverture bien terne qui ne vous dira pas grand-chose du contenu. Excepté le fait que nous sommes en montagne et pas très loin de la frontière italienne.
Victor vit dans un recoin isolé d’une vallée et travaille parfois en ville. En rentrant un soir il retrouve ‘son’ chien égorgé dans sa cuisine. C’est sa vieille voisine et loueuse qui d’ordinaire gère la bête en son absence. Elle lui avoue avoir vu la voiture de Charles. Victor enterre l’animal et va chez Charles. A partir de là nous avons quatre récits qui alternent. Celui des rapports entre Victor et Josepha, l’épouse de Charles, un double récit de l’avant et de l’après amnésie de Victor dont l’épouse Justine et la fille Apolline ont été tuées dans les attentats de novembre 2015 et le récit de la vie de Josépha. On peut ajouter l’emprise de Charles sur le territoire et des informations sur ses agissements. Et vous comprendrez que je ne raconte pas la fin qui ne devrait surprendre personne. Justine était spécialiste de Dante et c’est aux Enfers que se trouve le vestibule des lâches. Ceux qui n’ont pas commis d’action mémorable (bonne ou mauvaise) ne peuvent franchir l’Achéron et attendent sur sa berge.
L’ensemble est d’une rare densité (le livre ne comporte que 296 pages) et la violence des hommes s’ajoute à celle de la nature. Les amateurs percevront sans doute dans ce premier roman quelques échos de deux grands auteurs du genre : Pierre Pelot (Série Noire et Rivages) et Jean-François Vilar (Seuil) dont je ne saurai trop vous recommander aussi les ouvrages… Et je vous offre deux citations : « Il adore les loups, tous les gens adorent les loups. Ils croient qu’ils en ont un dans le corps qui leur enseigne la liberté… » ; « Les livres sont des fantômes, ils portent des voies disparues et viennent vous hanter. ».
Bonne lecture, bien au chaud.
Le vestibule des lâches
Auteur : Manfred Kahn
Editeur : Rivages
Collection : Noir
Laisser un commentaire