Avec une assez belle illustration photographique en couverture qui, à mon sens, correspond assez au contenu. Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais je trouve très courageux les écrivains qui « parlent » de musique dans leur récit. Ils ont beau faire, on n’entend pas vraiment ce qu’on lit. Pourtant, de temps à autre, il y en a que nous entendons, j’ai dans l’oreille un passage de Sur la route de Jack Kerouac où un saxophoniste nous emporte. Là il s’agit du violon de Scarlet Rivera qui dans le film à propos de la Rolling Thunder Revue (Bob Dylan en tournée, avec d’autres artistes) accompagne le chanteur. Le morceau m’est revenu en mémoire et j’ai lu « en anglais » une des phrases de la chanson pourtant traduite dans le texte (une tasse de café de plus pour la route)…
En couverture, un personnage seul sur une route déserte qui s’en va ou qui s’en vient exactement comme celui qui nous raconte des écailles, des éclats de vie, des présences d’êtres, des sentiments estompés par les souvenirs. Des saisons, des paysages habités, des gares, des trains, des bouts de rues. Des choses et des gens qui pourraient aussi bien peupler nos souvenirs. Alors, me direz-vous, pourquoi les lire ? Tout simplement pour goûter deux choses. D’abord la maîtrise de la langue dont fait preuve l’auteur et, ensuite, la force, l’intensité de son écriture poétique. Imaginez « un veilleur des livres » en charge de ceux abandonnés dans les boîtes à livres. Un vagabond, un homme des rues sauvé par une phrase lue au hasard : « Demain, la lune brillera dans les yeux d’un chat. ».
Si chaque livre a sa petite musique personnelle, celle de celui-ci tient de la mélodie enchanteresse.
A lire lentement, comme on déguste, à la petite cuillère. Et pourquoi pas en laisser un exemplaire dans une boîte à livres.
Le violon de Scarlet
Auteur : Ahmed Kalouaz
Editeur : Le mot et le reste
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