Septième œuvre de fiction de China Miéville – sans changement de traductrice (Nathalie Mège) et c’est tant mieux, on appréciera fortement son travail ici – et je l’avoue je n’ai été déçu que par une seule, « Le roi des rats » son premier roman. Pour le reste, ceux qui suivent cet auteur reconnaîtront l’originalité de sa production de nombreuses fois récompensées.
Les auteurs anglo-saxons ont l’habitude, contrairement aux francophones, de remercier ceux qui ont directement ou indirectement participé à la création de leur œuvre – allez lire leur liste -, ici on peut être surpris de trouver un philosophe français : Paul Ricoeur… Pour ma part j’ajouterai – sans doute à cause de la récente relecture de « L’enchâssement » – Ian Watson et Ian M. Banks – regretté auteur du cycle de la Culture (Ailleurs et Demain, Robert Laffont/Livre de Poche/Le Bélial’).
Vous avez compris qu’il est à la fois question de langage et d’extraterrestres. Les amateurs de science-fiction aiment beaucoup, je crois, ces histoires de découvertes de civilisations différentes et – en principe – étrangères à la nôtre. Elles donnent une idée de l’imagination et de l’esprit critique des auteurs. Avec China Miéville ils ne sont je crois jamais déçus… Problème de langage parce que xéno-civilisation. Citation pour vous aider à comprendre : « Si je programme du giciel avec un mot anglo-ubique et que je te le passe, tu le comprends a expliqué Scile. Si je tais de même avec un terme de la Langue, et que je le passe à un Ariékan, moi je le capte, mais à ses yeux cela ne signifie rien, parce qu’il ne s’agit que d’un son et que le sens ne réside pas dedans. Tout mot nécessite la présence derrière lui d’une pensée. » Et j’ajouterai que les Ariékans ne connaissent pas le mensonge. Et pour communiquer il a fallu créer des clones accouplés. Cela donne des bizarreries à lire : CalVin marchent, parlent, mangent. Cal aime Vin et vice versa…
Vous êtes en présence d’un roman qui exige de vous une attention soutenue car il bouscule vos habitudes de lecture. Mais on s’y fait très vite à condition de ne pas interrompre sa lecture et une phrase comme : « Son Turingiciel dépassait de loin les capacités locales, et tenait largement la distante comparé à ceux que j’avais vus dans l’hors. » ne pose aucun problème si l’on se souvient de qui était Turing … Un roman qui peut aussi bousculer vos habitudes de penser…
Bonne lecture…
Légationville
Auteur : China Miéville
Editeur : Fleuve
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