Voilà le genre de livre que l’on aimerait trouver plus souvent en librairie. Avant d’en dire grand bien je voudrais faire remarquer le mauvais choix pour la couleur et la taille des lettres qui donnent le nom et le prénom de l’auteur et le rendent assez mal lisible. Peut-être aussi que la traduction de la préface ne rend pas assez hommage au fait que l’auteur sache lire le français…
Un livre intéressant parce qu’il reprend un roman dont la dernière édition en français remonte à 1985 – la première à 1974. Un roman récompensé en 1975 par un prix Apollo. Parce qu’il le complète par une préface de l’auteur lui-même et une postface qui fait le point sur la linguistique et son rapport au roman. On ajoutera pour faire bon poids une bibliographie conséquente. Avouez que cet ensemble peut constituer une bonne base de lecture.
L’enchâssement est une figure de style, de linguistique qui se traduit par l’insertion de quelque chose à l’intérieur de quelque chose, par une « mise en châsse ». Vous pouvez imaginer une châsse – une boite en verre – dans laquelle repose un os, une dent attribué à un saint. Mais il s’agit, vous l’avez deviné, d’une phrase à l’intérieur d’une autre. Ian Watson crée ainsi ce que l’on a par la suite appelé un roman de SF linguistique (on en reconnaît en gros deux autres de même densité : Les langages de Pao de Jack Vance et Babel 17 de Samuel Delany). On dira pour simplifier que ce sont des romans qui prennent pour sujet un des aspects de la linguistique et en font l’objet du livre. La quatrième de couverture vous dévoile hélas beaucoup du livre et la couverture vous montre les Sp’thra, ces extraterrestres qui « vivent » une quête mystique du langage. Je retiendrai pour ma part les expériences menées par un institut médical anglais sur des orphelins coupés du monde… et j’ai relevé pour vous une phrase de l’auteur : « Les mots se révèlent presque toujours des métaphores dissimulées devenues des symboles arbitraires désignant des objets. »
Bonne lecture.
L’enchâssement
Auteur : Ian Watson
Editeur : Le Bélial’
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