Je vais peut-être m’attirer les foudres de quelqu’un mais je voudrais – à propos de ce roman – demander au(x) directeur(s) de cette nouvelle collection ce qu’ils entendent précisément par Nouveaux Romanciers. Est-ce qu’il s’agit d’auteurs apportant un nouveau style, des histoires jamais lues ou tout simplement des « noms » nouveaux ? Pour ce qui est de ce livre on ne peut pas parler de nouveau style, on est même retombé du côté de chez Ponson du Terrail (vous savez bien « cette île où la main de l’homme n’a jamais mis le pied ») avec quelques perles qui m’ont contraint à aller vérifier au dictionnaire (un emprunt confondu avec des empreintes, un superbe néologisme « lancination » façon Tango…, des « iris bruns folâtraient », une « inflexion (qui) claqua comme une cravache » et je n’ai pas tout relevé). Quant à l’originalité de l’histoire on doit bien retrouver quelque part une intrigue à propos de trafic de perles – même noires – et de détective privé… Peut-être que le rapport entre l’île et l’héroïne peut sembler original mais là encore j’ai un doute.
Blanche, jeune architecte, est embauchée pour créer un hôtel à Tahiti. Elle va assister un peu contre son gré à un rituel macabre et participer à une enquête sur un trafic de perles noires. Le détective privé engagé avant elle sera tué… Je vous laisse découvrir la suite et la fin… Mais je vous signale que vous aurez peut-être beaucoup de difficultés à entrer dans la peau de l’héroïne. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’au lieu de vous dire que sa peau frissonne, qu’elle tremble de froid ou qu’elle a les oreilles qui bourdonnent, la bouche sèche et la vue qui se brouille on vous dit qu’elle est frappée d’effroi… Vous « sentez » la différence ?
Mais avant de sceller le sort de cette nouvelle auteure on attendra un deuxième opus.
Bonne lecture.
L’enfer à bout touchant
Auteure : Marie Beyer
Editeur : Carpentier
Collection : Les Nouveaux Romanciers
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