Léon Blum face à Vichy

Léon Blum face à Vichy

Il s’agit des comptes-rendus d’audience des grands moments du procès de Riom. Riom comme vous pouvez l’ignorer est une petite ville française qui, en 1942, servit de cadre à un procès retentissant. Peu de temps auparavant, le Maréchal Pétain qui avait signé l’armistice avec l’attaquant allemand, avait fait voter une loi avec effet rétroactif visant à punir ceux qui par mauvaise volonté sans doute avaient été cause de la guerre avec l’Allemagne et de la défaite.

Et dans une lettre aux magistrats chargés de l’instruction de l’affaire il désigne nommément Léon Blum et Édouard Daladier et quelques autres comme coupables. Et les magistrats contre toute attente vont instruire à charge. A l’ouverture du procès – que les Allemands ont voulu assez rapide – la presse est là et des consignes de censure sont données pour éviter que les déclarations de Blum et Daladier soient répercutées. Comme le fait remarquer Léon Blum, qui fut magistrat, dans son discours d’introduction : il n’est pas question à propos de défaite de parler des opérations militaires et les faits reprochés ne courent que sur une courte période où les deux condamnés étaient au pouvoir.

Intéressant ? Les minutes du procès rendent compte des témoignages à décharge et il est passionnant de constater que certains généraux en étaient encore à la bande molletière et d’autres ne voyaient toujours pas l’utilité du char d’assaut blindé.

Je sais tout cela relève du franco-français mais je pense que tout lecteur un peu attentif peut mesurer combien l’idée du bouc émissaire que l’on charge de toutes les responsabilités n’est pas spécifique à un pays ou une nation en particulier. Ici on peut mesurer comment s’exerce la mauvaise foi et le respect des ordres donnés par un président tout puissant. Un président qui sera lui-même jugé après l’armistice de 1945 avec Léon Blum du côté des accusateurs cette fois.

Un grand moment d’histoire qui peut inspirer une réflexion intéressante.

Bonne lecture.

Léon Blum face à Vichy
Auteur : Julia Bracher
Editeur : Omnibus

www.omnibus.tm.fr