Leona, les dés sont jetés

Leona, les dés sont jetés

Il me semblait que la « fâcheuse » habitude de certains éditeurs de penser qu’une silhouette féminine en couverture de livre pouvait faire vendre avait disparu. Là, cela me semble d’autant plus désolant que le contenu, le roman, mérite mieux d’autant plus qu’il s’agit d’un premier roman.

Bien sûr, les lecteurs attentifs et amateurs du genre comprendront vite… Mais on sait, je crois, que l’essentiel n’est presque jamais la résolution de « l’énigme » mais la richesse, la densité des personnages et la manière dont la police procède. Là, il est indéniable que nous sommes en présence d’une héroïne d’une rare densité. Leona est policière-enquêtrice en conflit avec son chef et sa famille, mariée à un publicitaire, deux enfants. L’auteure nous la présente en situation. Dans le même temps, un journaliste, qui en a été le souffre-douleur, tente de s’attaquer à un ministre qu’il sait avoir acheté les services d’une prostituée. Il sait des choses sur Leona et veut la faire chanter. En échange de son silence sur le rapport de Leona avec la petite fille qui vient de commettre un hold-up dans une banque, il veut des informations sur l’enquête à propos du ministre. Le journaliste et la policière ont en commun des problèmes d’enfance. Je vous laisse découvrir la suite et la fin de l’histoire. Je vous préviens, le rebondissement final ouvre la porte à une suite. Il serait en effet bien dommage de se priver d’un tel personnage. On notera le style sec, dépourvu de sentimentalisme utilisé par l’auteure, il est parfaitement en accord avec le personnage. Attention, ce détachement a pour autre intérêt de nous émouvoir et de nous pousser à prendre le parti de Leona.

Surtout, si vous lisez ce roman au soleil, pensez à vous retourner régulièrement pour éviter les coups de soleil.

Bonne lecture.

Leona, les dés sont jetés
Auteure : Jenny Rogneby
Editeur : Presses de la cité
Collection : Sang d’encre

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