Entre nous, je me permettrai d’oublier la médiocrité de l’illustration de couverture, à peine relevée par deux taches de rouge (les lèvres et un tiers du titre). Je noterai le retour d’une appellation oubliée : Mlle, qui comme chacun sait est l’abréviation pour Mademoiselle. Et puisqu’il est question de cinéma j’en profite pour vous proposer de voir ou de revoir un des grands rôles de Bernadette Laffont : La Fiancée du Pirate de Madame Nelly Kaplan, assistante du grand Abel Gance qui fut aussi autrice (Le réservoir des sens)…
Mais revenons à notre Mademoiselle qui sans être La Grande est présentée ici comme grande star. Une star à laquelle l’auteur facilite la tâche en la disant « abandonnée à la naissance » et confiée à des religieuses dont une a su gérer la jeune rebelle en recherche de personnalité. Belle s’est trouvé un ‘frère’ en la personne de Ben – abandonné comme elle – mais qui a mal tourné. Belle est devenue par chance, par hasard, par calcul une vedette du 7ème art. Et pour se préserver de la curiosité médiatique s’est fabriqué une carapace d’indifférence au monde et aux gens.
Si je ne craignais la colère des admirateurs d’une certaine et divine Greta G., je dirais que Belle Kaplan ressemble à ces femmes en cinémascope qui ne parviennent jamais – même au sommet de leur gloire – à oublier l’instant de ‘faiblesse’ qui leur confère un statut d’humain… Là, faites-vous plaisir et retournez voir Citizen Kane ou Certains l’aiment chaud – pour la grande Marilyn et la dernière réplique du film. Je vous aurais bien conseillé de lire ce livre dans vos transports en commun mais je crains que sa couverture blanche supporte mal la poussière urbaine et les doigts moites. Une citation ? : « Je sais que tu t’es appelée Grâce, Paradis, Talia et Jade, avant de choisir Belle. Qui crois-tu berner ? » Vous trouverez sans doute très facilement une réponse plausible à la question posée.
Bonne lecture.
Les 7 vies de Mlle Belle Kaplan
Auteur : Gilles Paris
Editeur : Plon
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