Avec une assez réussie illustration de couverture. Je dis ‘assez réussie’ parce qu’il me semble qu’elle en dit trop… Mais en écrivant cela je me dis qu’elle prévient le lecteur et que c’est utile. Premier conseil de lecture : commencez par lire la postface qui vous donne une des clés de lecture. Deuxième conseil : essayez de vous trouver une bande son de lecture en rapport avec ce que vous allez lire. Troisième conseil : si les premières pages vous énervent, parce que vous avez du mal à entrer dans l’histoire, parce que ne distinguez pas bien les bras des nageoires ou parce que le rapport aux sons vous dérange, passez outre, continuez de lire, tôt ou tard vous serez dans le livre.
Imaginez que certaines des femmes jetées par-dessus bord par les capitaines de vaisseaux qui pratiquaient le trafic des êtres humains, aient survécu, aient donné naissance et aient créé les Wajinrus parfaitement adaptés au milieu aquatique de l’océan et conscients d’être les descendants des « deux jambes ». Ces Wajinrus ont la particularité de perdre la mémoire et par là même leur identité. C’est pourquoi ils confient à l’un/l’une d’entre eux le soin de prendre possession des souvenances et de les leur faire partager. C’est Yetu qui souffre de cette possession au point parfois de se perdre dans les souvenirs et d’en oublier le danger que représentent les requins… La cérémonie des souvenances est un beau morceau de littérature, prenant à souhait. Mais Yetu est plus qu’une simple porteuse-partageuse c’est une audacieuse-courageuse… Je vous laisse découvrir en quoi.
Vous avez compris qu’il s’agit d’un livre intéressant et pour au moins une raison : il ne démontre pas, il n’accuse pas : il raconte. Et vous amène plus ou moins vite, avec plus ou moins de violence à vous poser des questions. On pourrait imaginer qu’il soit confié à des étudiants en vue d’un exposé illustrant un travail sur le commerce triangulaire ou le Code Noir…
Bonne lecture.
Les abysses
Auteure : Rivers Solomon
Editeur : J’ai Lu
Laisser un commentaire