Une couverture hélas pas très attirante et en quatrième de couverture quatre paragraphes pour vous donner envie… J’avoue que ma curiosité a plutôt été attirée par la phrase qui présente l’auteur : « Anne Robillard est l’auteur francophone d’heroïc fantasy la plus lue au monde. » D’autant plus que, si j’en crois une des pages intérieures, elle a rédigé 41 volumes au moins publiés chez le même éditeur. Comment justifier un tel phénomène ? Je vous propose trois explications.
D’abord le genre de l’heroïc fantasy qui a supplanté la science-fiction depuis le succès du Seigneur des Anneaux et la suite. Un monde tellement différent du monde des lecteurs qu’il les repose, les délasse en leur faisant oublier les soucis et tracas quotidiens… Un monde certes violent mais dont les héros s’accommodent et triomphent. Puis, comme un autre exotisme, la langue d’Anne Robillard est celle du Québec avec ses tournures particulières que l’accent de la belle province met si bien en relief et cela ajoute un supplément de curiosité. Enfin, mais là on peut être étonné, le combat contre le Mal que mènent les forces du Bien est sans doute l’élément essentiel de la réussite de ces romans. Ici, pour bien faire, il se livre sur deux plans. Individuel d’abord puisque Christian Pelletier qui a osé raconter ce qu’il avait vu et cru avoir tué sa maîtresse a été interné contre son gré – on se doute bien que le docteur est un démon. Heureusement Melissa, l’amante de Christian, prévient les forces du Bien. Celles-ci luttent contre le Mal qui envahit la planète (lutte collective). Grâce à Matthieu, un très bon informaticien, la bande va recevoir l’appui d’Artorius qui se dit gardien spirituel de la Terre et, grâce à des agroglyphes dictés-inscrits sur le sol par des extraterrestres, Sara-Anne et David recevront par le biais d’une rencontre du 3ème Type le message à dicter aux humains pour sauver la planète… On notera tout de suite que les héros ne peuvent jamais remplir totalement leur mission : d’une part parce que la disparition du Mal entraînerait celle du Bien et d’autre part parce qu’ils se retrouveraient au chômage. Force reste donc à l’auteur de continuer à nous faire rêver. Et cela permettrait presque de classer « Les Ailes d’Alexanne » en catégorie « Juvénile ». Je parlais un peu plus haut de l’écriture d’Anne Robillard, elle s’apparente pour moi à de la littérature orale et à l’usage un peu abusif de l’hyperbole (rappelez-vous un certain Salvador Dali). Dans le même genre ou presque on se réjouira de la réédition en Omnibus (Presses de la Cité) du « Boudin Sacré », feuilleton radiophonique de Pierre Dac & Francis Blanche…
Bonne lecture.
Les Ailes d’Alexanne, tome 5
Spirales
Auteure : Anne Robillard
Editeur : Michel Lafon
Laisser un commentaire