L’illustration de couverture est pour moi un peu décevante car même si elle renvoie à l’histoire racontée je ne suis pas certain qu’elle inspire le lecteur. En revanche je crois pouvoir vous garantir que si vous entrez dans ce livre vous aurez beaucoup de mal à en sortir avant la fin…
A mon sens, à cela deux raisons… La première est que l’histoire se déroule au milieu du XIXème siècle, et qu’en même temps qu’elle traite des personnages elle vous raconte ce milieu de siècle en Cévennes. Et je crois que cette vie est comparable à celle menée ailleurs dans des lieux géographiquement proches. Ce qui est sans doute spécifiquement cévenol ce sont les mots en langue d’oc que l’auteure glisse dans son texte. Attention, ils ne sont pas là pour faire couleur locale, ils dosent des choses disparues ou en voie de l’être. La deuxième est que les personnages sont intéressants. A commencer par Blanche, fille de fille-mère, bâtarde si vous préférez, qui s’organise une fois mariée pour que ses enfants reçoivent une éducation certaine et cela malgré l’avis du père pour qui l’éducation ne sert à rien. Petite citation : « Car ‘ faire un enfant est histoire de femme et n’en point faire aussi !’ affirmait-on avec autant de bêtise que de conviction. ». Le sort des femmes pauvres et sans éducation est bien présenté, sans larmoiement. Au point, je crois, que le comportement de celle qui brise le cœur du jeune Aubin – fils de Blanche – peut être vu comme un effet de société, plutôt que simplement condamnable. Le comportement des hommes est lié au fait qu’ils sont les seuls détenteurs du discours, de la parole. Une fois leur avis donné, leur femme doit se taire.
Une lecture attentive vous conduira plaisamment à notre époque et vous amènera à vous interroger sur elle.
Bonne lecture.
Les Chemins de promesse
Auteure : Mireille Pluchard
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
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