Les jours de silence
Une couverture subtile et discrète mais réussie… qui devrait interpeller votre esprit.
Si vous me suivez, au moins s’il vous arrive de me lire régulièrement, vous savez mes exigences et mes interrogations. Ici nous sommes en présence d’un de ces livres qui exigent, pour être pleinement goûtés, de ne pas passer à côté des références qu’ils évoquent. On pourrait d’ailleurs reprocher une absence de notes explicatives mais ce serait vous convier à la paresse si elles figuraient en fin de volume. Et je pense que, par exemple, les pages 72 et 73 où il est question de Flatland d’Edwin Abbott devraient vous inciter à aller vers cette œuvre plus facilement qu’une note de bas de page. Comment, je ne vous ai pas encore parlé du roman ? Si ! Je vais ajouter qu’il s’agit d’un roman double comme beaucoup d’autres. Double dans la mesure où nous sommes des lecteurs doubles. Une partie de nous tient à lire un récit qui le conforte, le rassure en lui racontant une histoire qui fait écho à la sienne. Entendez écho au sens de radar. Vous voyez l’écran et votre lecture qui balaye et parfois un point rouge s’allume : le radar a rencontré un écho… Vous voyez ce que je veux dire. Ici le narrateur parle de ses parents, de son père surtout. Un père qui du jour au lendemain est parti, abandonnant sa famille. N’emportant que le manuscrit sur lequel il travaillait depuis… que son fils le voyait y travailler et peut-être même avant… Imaginez un livre pour expliquer un livre… L’autre partie du lecteur c’est le désir d’aventure, d’exotisme, de dépaysement… Les jours de silence offrent à la fois la saga familiale rassurante, les références intellectuelles réconfortantes et les aventures enthousiasmantes… On parlera donc de roman complet et on vous recommandera d’en réserver la lecture à un après-midi d’automne… Une bonne façon de se réconcilier avec le monde. Et de donner raison au père du narrateur à propos de ce qu’il explique à la page 31…
Bonnes lectures.
Les jours de silence
Auteur : Phillip Lewis
Editeur : Belfond
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