L’illustration de couverture et le titre français – plus intrigant que l’original : la piscine – devraient vous attirer. Et la quatrième de couverture en dit juste assez. Le titre français renvoie à un village pauvre et triste, proche d’une centrale nucléaire. Catherine Bonnaventure est jeune mariée et la jeune mère d’Émilie, David son époux travaille à la centrale. Et la radio annonce des explosions au cœur de la centrale. Catherine obtient difficilement des bribes d’informations. Puis son mari est déclaré mort comme ceux dont les corps n’ont pas été retrouvés. Catherine a élevé Émilie en pensant à David puis elle a rencontré Richard et refait sa vie avec lui. Mais Émilie est une enfant difficile, Richard et Catherine s’opposent et s’affrontent quant à la façon de l’éduquer. Accompagnant sa fille au concert auquel cette dernière participe et après avoir insisté, menacé de punir pour qu’elle soit bien habillée, Catherine lui annonce que son père est vivant et qu’elle va sans doute le voir. Et nous suivons alors David qui s’extrait de la centrale en feu en passant par la piscine…de stockage.
J’oubliais, ces deux ‘récits’ sont encadrés par celui de la rencontre entre un psy et Émilie qui a été arrêtée à bord d’une voiture volée par un jeune drogué.
L’ensemble est d’autant plus noir que l’on ne sait qui raconte la première partie, pour la seconde on a une fausse impression. Celle que c’est David qui raconte comme s’il était dédoublé. Et cette noirceur est à mon sens encore accentuée par le fait qu’Émilie semble comprendre et se résigner au sort qui l’attend. Nous sommes dans une tragédie grecque sans les interventions habituelles des dieux ou du chœur et l’auteur s’est appliqué – avec talent et réussite – à nous escamoter toute possibilité d’apitoiement. Conseil de lecture : comme c’est court privilégiez une lecture d’une traite au soleil de l’automne.
Bonne lecture.
Les Mares-Noires
Auteur : Jonathan Gaudet
Editeur : Belfond
Collection : Noir
Laisser un commentaire