Il s’agit d’un recueil de nouvelles. Et la nouvelle qui lui donne son titre est bien antérieure à la naissance de la maison d’éditions qui l’abrite… Et entre nous cette nouvelle fait partie des excellentes. Lisez l’avant-propos où l’auteur explique le choix du contenu. Ensuite je vous conseillerai de lire en suivant plutôt qu’au hasard, et surtout au compte-gouttes. Si vous me suivez, vous avez déjà lu ici même des chroniques concernant cet auteur. Il me semble qu’il fait partie de ces inventeurs de mondes qui ont besoin d’imaginer le monde du ‘héros’, du personnage principal avant de le lancer dans des aventures. Or vous trouverez ici des textes courts et pourtant émouvants. Des textes d’ambiances nées de la confrontation entre un milieu, un décor et un intrus, un étranger. Des rencontres qui vous feront voir autrement avec ou sans phrases guides (du genre de celle-ci : « La violence est le moyen le plus rapide d’exercer le pouvoir quand on n’a pas le pouvoir. »). Si comme moi vous aimez le texte titre, peut-être aurez-vous l’impression diffuse d’une certaine désespérance comme au début de la Roulotte. Mais elle sera noyée bien vite par un autre texte. J’ai noté pour ma part : Le dernier métro, Visages et Nous entrerons dans la carrière. Et vous remarquerez que ce choix est équilibré (2 courts, 2 longs). Vingt ans séparent le premier et le dernier texte (2001-2021) et ils n’ont pas été réécrits mais simplement dépoussiérés. Pourtant ils me semblent tous empreints de la même qualité, comme si l’auteur avait toujours su nous raconter des histoires. Pas de celles qui endorment, non, de celles qui réveillent… Je vous propose une citation longue mais sans commentaire : « L’important, c’est l’harmonie. Les deux principes, les cinq saveurs, les sept textures, les seize couleurs, les six cuissons doivent tous contribuer à l’achèvement. De leur équilibre dépend la tonalité de ton plat. Sa signification. ».
Bonnes lectures.
Les oiseaux d’Argyl
Auteur : Christian Léourier
Editeur : Argyll
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