Les ombres de Stig Dagerman

En couverture une photo de l’écrivain assis qui nous regarde – nous sommes à la place du photographe – d’un air indéfinissable, mi-souriant, mi-lointain… Comme si la photo se faisait sans lui… Interprétation facile puisqu’a posteriori… Mais regardez bien. Et un sous-titre : Paris 1947.

L’idée de ce livre est venue d’un rapprochement entre Lo, la fille de l’écrivain, et d’une parente d’Etta Federn, Nancy, qui enquêtait sur Etta. En 1947, Stig Dagerman est un écrivain reconnu à la suite de son reportage sur l’Allemagne d’après-guerre. On lui propose l’idée d’un reportage sur la France. Et il va rencontrer une romancière et intellectuelle juive allemande, Etta Federn, mère de deux jeunes hommes. L’aîné sera abattu de plusieurs balles dans le dos par des collaborateurs pour faits de Résistance et elle aura participé à cette Résistance… Et de retour en Suède l’écrivain écrira une pièce de théâtre intitulée « L’ombre de Mart » – traduite en français par l’université de Caen – qui présente Etta Federn comme une mère monstrueuse qui pousse au matricide le fils cadet qui a survécu à la guerre.

Le livre croise les interventions des deux auteures. On apprend ainsi que Lo a eu un certain mal à se faire au fait qu’elle était la fille d’un écrivain de renommée internationale régulièrement célébré. Nancy parle de famille et de sa découverte de l’écrivain.

Bien sûr, il y a la rencontre entre Stig et Etta mais je vous avoue que j’aurais bien aimé trouver en fin de volume et pas en lieu et place de la bibliographie la transcription de la pièce. Difficile d’imaginer le rapport entre la très cultivée Etta Federn et cette mère monstrueuse, mais dans le titre de ce livre le mot « ombre » fait écho à celui du titre de la pièce… Tout dépend donc de la façon de comprendre « ombre » après lecture…

Bonne lecture.

Les ombres de Stig Dagerman
Auteures : Lo Dagerman & Nancy Pick
Editeur : Maurice Nadeau