Les passagères du 221

Je ne sais s’il existe une littérature impressionniste – en référence bien sûr aux créations des peintres de cette école -, une littérature qui, par fines touches, dresserait portraits et montrerait paysages et provoquerait chez le lecteur une réaction particulière. Sans doute avez déjà lu ou vu un reportage concernant les épouses, les compagnes, les sœurs de ceux qui purgent une peine de prison ou attendent d’être jugés. Cela vous a peut-être amené à réfléchir… Il m’étonnerait que le petit livre de Catherine Béchaux ne vous offre pas à la fois le plaisir de lecture – la langue est fluide, simple, émouvante – et les idées nées de votre réflexion-analyse. Bien sûr, elle invente ce qu’elle raconte. Mais son imagination est nourrie de son observation, de son regard sur les visiteuses des prisons. Des femmes dont la vie est rythmée par les « parloirs » et les règlements qui y ont cours. Elle les observe dans un lieu fermé, le bus qui les amène à la maison d’arrêt et, pour éviter de ne donner qu’une description, elle donne un rôle au conducteur, Paul.

A coups de phrases courtes – comme des petites touches – elle raconte le vécu des femmes, leurs « angoisses » et leurs désirs.

Et nous, qui sommes peut-être assis dans un bus en partance pour le travail et qui sommes plus ou moins sereins, nous DEVONS prendre conscience du sort réservé à ces femmes. Catherine Béchaux ne nous donne aucun moyen d’échapper à ce qu’elles vivent et endurent, mais elle n’accable personne. Seuls les faits sont têtus, nous, nous pouvons comprendre, réfléchir, agir. Si vous êtes convaincus, « impressionnés » par le texte de madame Béchaux, prenez la peine de l’offrir, de le prêter et de demander ce que les lecteurs en ont pensé.

Une lecture qui s’impose.

Les passagères du 221
Auteure : Catherine Béchaux
Editeur : Liana Levi

www.lianalevi.fr

Les passagères du 221
5.0Note Finale

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