Autant j’ai été enthousiaste pour les couvertures des deux livres de cette maison chroniqués ici-même, autant cette fois je suis déçu. Certes cela peut donner une petite idée du contenu de ce premier roman mais je ne suis pas certain que cela accroche. Reste à espérer que les cinéphiles repéreront le rectangle rouge en haut à gauche et seront intrigués au point d’aller plus loin.
Il s’agit d’un récit à la première personne. Celle qui se raconte est stagiaire au Parisien (le journal) après un master en histoire à propos de Guy Georges, le tueur en série parisien et s’intéresse au livre d’un américain – Gary Stewart – qui explique que le tueur du Zodiac est son père biologique. Et elle obtient de faire un papier pour le marbre qui a donc de fortes chances de ne jamais être publié. Elle contacte Gary et au fur et à mesure qu’elle découvre et analyse l’histoire de la famille de la personne, y découvrant des ressemblances avec le fameux Lolita de Nabokov, elle nous parle de sa saga familiale et parle de son père volage allant toujours vers des jeunes femmes… Elle finit par se demander si son intérêt obsessionnel pour l’histoire de Gary ne serait pas l’image de sa propre quête de vérité en rapport avec la disparition de son père. Ainsi le romanesque illustre le roman familial que l’on s’invente pour supporter notre vie. Celui qui fait de nos parents des personnes très différentes de ce qu’elles sont pour que nous puissions les haïr ou les aimer à notre guise. Et il va de soi qu’il est difficile d’échapper à notre propre complaisance à notre égard, difficile de rompre l’engrenage qui mêle/mène la réalité à nos désirs…
Une écriture subtile et maîtrisée accentue la puissance de ce roman qui peut aider à exorciser des démons.
Bonne lecture.
Les pièces manquantes
Auteure : Manon Gauthier
Editeur : Marchialy
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