Derrière la bonne bouille de gamin farceur en couverture, vous trouverez dans le livret une bio succincte mais intéressante. Pour moi Perret se résume à trois chansons. La première sera dans le prochain volume : Le tord-boyaux, les deux autres sont toujours anciennes mais plus récentes : Lily, Mon p’tit loup. Un sain esprit de corps de garde, un engagement réfléchi et contagieux, un grand sens poétique (pour exemple : ‘… Où y’a des types qui ont tous les soirs / Du désespoir plein la trompette’). Dans ce volume je dirai que Perret fait ses gammes et je regrette que le livret ne signale pas les noms des compositeurs des chansons comme dans l’édition Pocket de Chansons de toute une vie où l’on peut lire pour Moi j’attends Adèle : compositeurs : Pierre Perret / Rémy Corazza alors que l’on sait que Pierre a un prix de saxophone… L’explication tient au fait qu’alors une chanson ne pouvait être déposée que par quelqu’un déjà inscrit à la SACEM… On trouve des chansons poético-humoristiques qui en rendant hommage à la femme comme objet d’amour ou de plaisir ne lui reconnaissent que peu de qualités valorisantes… Et écoutez bien, il y en a même une où l’une d’elles reçoit des coups. Nous vivions une autre époque. On trouve aussi des chansons absurdes qui se contentent de raconter une histoire manquant parfois de clarté. Vous avez compris Pierre se cherche et on comprendra qu’il n’est pas facile de se trouver. Imaginez, Brassens, Ricet Barrier, Boby Lapointe, les Frères Jacques, Henri Salvador, Pierre Louki comme ‘concurrents’ aux succès. Côté musique je me permettrai de regretter la trop grande importance de certains orchestrateurs/arrangeurs – que je soupçonne d’avoir ‘orchestré’ pour faire travailler les copains plutôt que pour soutenir ou mettre la chanson en valeur. Oublier de mettre du jazz là où il aurait fallu et mettre trop de guitare n’arrange pas vraiment. J’oubliais de vous parler de ma chanson préférée de ce volume : Le bonheur conjugal, je ne sais pourquoi mais elle me fait penser à un dessin d’Albert Dubout… Et de la curiosité qui fait que Gloria Lasso (demandez à vos parents ou grands-parents) chante du Pierre Perret.
Bonne écoute.
Les premières chansons de Pierre Perret 1957-1962
2 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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