Si vous avez aimé John Steinbeck (« Les raisins de la colère ») et/ou Erskine Caldwell (« Le petit arpent du bon Dieu ») vous devriez apprécier « Les saisons de la nuit ». Il s’agit d’une histoire de famille sur trois générations…
Cela commence sous terre dans le creusement du tunnel – à la pelle – du métro. Nous sommes à New York. Lors de ce creusement un incident se produit et des quatre hommes de pointe seuls trois en réchappent. On ne retrouvera jamais le corps de l’autre. Mais Nathan Walker prend le temps de s’occuper de sa veuve et de la fille qu’elle vient de mettre au monde et qu’il finira par épouser. Mais Nathan est noir et la société d’alors profondément raciste. On notera tout de suite que l’édition de ce livre en anglais date de 1998 et que, s’il traite aussi de ceux qui ont – insensibles au vertige – participé à la construction des « gratte-ciels », il nous raconte aussi la vie des « clochards » qui vivent dans les souterrains, les tunnels du métro. On pourra rechercher dans le même genre le « Geek » de Jérôme Charyn. Il me semble en fait que ce livre raconte une histoire de l’Amérique, uniquement préoccupée de sa grandeur, de l’image qu’elle donne. Une histoire où les obscurs, les sans-grades deviennent de la chair à canon, de la chair à constructions, des humains jetables comme des mouchoirs en papier. Mais des humains qui gardent leur joie de vivre, leurs désirs, leurs amours, leur merveilleux, leurs talents. Des humains qui font la gloire des USA mais ne figurent pas sur la photo, des humains anonymes pour n’être pas blancs.
Cette édition en livre de poche intervient au moment où l’actualité met en évidence la persistance d’un racisme ambiant dans un pays si fier de son « melting pot ».
Attention ! c’est prenant et donc difficile à abandonner. Prévoyez un après-midi bien au chaud.
Bonne lecture.
Les saisons de la nuit
Auteur : Colum McCann
Editeur : 10/18
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