Illustration de couverture très réussie, éloignée et proche à la fois des ‘récits’ qui constituent ce roman à la noirceur particulière.
Dans un petit bourg rural et reculé de province qui se meurt, Marie, la fille (17 ans) du pharmacien, est découverte étouffée-étranglée. Seule témoin du crime, Marguerite, petite fille mutique attardée et souffre-douleur de ses camarades de classe, vit sa vie avec un attachement pour Victor, autre attardé et sa tante Jeanine. Deux gendarmes, André le local et Arlette la détachée, tentent de résoudre l’énigme.
Par le biais des auditions des personnes convoquées, l’auteure fait à la fois le portrait de la vie campagnarde et celui des personnes incriminées : le fils du garagiste, un sapeur-pompier, les parents de la victime, la femme de ménage de ces derniers, les parents de Marguerite, le riche propriétaire terrien, la patronne du café. On suit Marguerite et ses esquives pour éviter l’école où un comédien s’invente professeur de théâtre pour une animation. On suit Jeanine un peu perdue. On suit le maître d’école plein de bonne volonté. On découvre les secrets… Et surtout on apprécie beaucoup certains changements de registres de langue, certaines images qui nous permettent de garder un regard lucide et non apitoyé sur le petit monde clos de cette ‘campagne’ où la TV n’est qu’un fond sonore, une tenue de camouflage des silences, des non-dits.
Citation (pour le plaisir), la phrase concerne Mimi la patronne du café : « Elle sait écouter, sans doute parce que le jugement et la condescendance ne font pas partie de ses défauts. ».
A lire lentement pour s’imprégner de l’ambiance…
Les saules
Auteure : Mathilde Beaussault
Editeur : Seuil
Collection : Cadre Noir
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