L’été des meurtriers
Ce roman peut se lire indépendamment de l’autre et premier titre de l’auteur chez le même éditeur (« Meurtre sous le signe du zen ») mais je ne saurais trop vous recommander de lire les deux romans en respectant l’ordre chronologique. Ce livre m’a permis de vérifier que la qualité d’un roman policier dépend de deux choses au moins. La complexité de l’intrigue et la complexité des personnages.
Pour ce qui est de la complexité des personnages, il suffit de considérer la principale : Louise Boni, ex-alcoolo, qui revient d’un « stage » zen mais conserve ses fantômes et ses démons pas trop loin d’elle. Ses collègues ont tous une vie personnelle qui interfère avec leur vie professionnelle ou vice-versa. De plus Louise éprouve beaucoup d’empathie envers les autres ce qui complique tout. Pour ce qui est de la complexité de l’intrigue on remarquera qu’elle fait la part belle à l’internationalisme. C’est-à-dire au fait que les communications se font aujourd’hui en temps réel et qu’il est facile de se rendre d’un point à un autre de la planète à grande vitesse. Ajoutez les jeux politiques et l’internationalisation du terrorisme et vous aurez un roman policier qui traite de notre époque sans complaisance et qui je crois – comme devrait vous le montrer ma citation – pose de vraies questions sur notre petit monde. Autrement dit il ne s’agit nullement d’un livre destiné à vous divertir, à vous faire oublier le temps de la lecture les usines d’armement et les dégâts collatéraux. C’est un roman qui parle de personnes – plus que de personnages – et de notre monde – plus que d’un monde. On y remarquera le rapport que les personnages établissent avec les lieux où ils passent, vivent et le fait que tout en se déroulant en Allemagne on peut se sentir presque partout en Europe.
Citation : « Quelle est la valeur d’une démocratie si elle utilise les méthodes de la dictature pour survivre ? »
Bonnes lectures.
L’été des meurtriers
Auteur : Oliver Bottini
Editeur : L’Aube
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