Attention, la couverture de ce livre en léger relief mérite d’être protégée. Je dirais, mais je ne suis pas un expert, que c’est une tulipe qui s’y épanouit. L’autrice de ce récit autobiographique a été professeur de littérature, culture et cinéma dans des universités étasuniennes. Elle a connu les mouvements féministes des années 1960, 1970. Et elle nous livre ici son ressenti face à sa perception de son basculement sur l’autre côté de sa vie. Dans la mesure où c’est plus lucide que geignard, c’est d’une certaine façon « revigorant ». Elle ne se plaint pas, elle constate, et surtout elle n’accable personne – ni ceux et celles de son âge, ni les jeunes. Même si l’on perçoit que les relations avec ces derniers n’ont pas toujours été enthousiasmantes. Mais comment fait-elle alors pour se supporter et supporter le regard – ou l’absence de regard – sur elle ? Sa solution me semble accessible facilement. Elle conserve sa curiosité intellectuelle en allant piocher dans la littérature ce que disent et pensent les écrivains (masculins comme féminins) de cet état de « vieux » et elle en nourrit sa réflexion… Pour vous en convaincre, il vous suffira sans doute de lire les citations et le noms de leurs auteurs en exergue au début des chapitres. Lisez ce livre et prenez la peine de l’offrir, je suis sûr que bien des mères devenues jeunes grands-mères auront plaisir à lire ce que l’on y dit des femmes…
Et si vous le permettez, je me fais plaisir en vous offrant une citation : « Les textes féministes n’essaient de nous convaincre que les différences biologiques n’existent pas, mais que les valeurs que la société leur attribue, et qui régissent la vie des femmes, sont frauduleuses ».
Bonne lecture.
L’été où je suis devenue vieille
Auteure : Isabelle de Courtivron
Editeur : L’Iconoclaste
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