En couverture l’auteur et en fond la reproduction d’un extrait du tapuscrit et l’indispensable phrase d’accroche incitatrice. Le livre comporte un avant-propos, une présentation, la lettre et une feuille volante retrouvée avec elle, le tapuscrit et une chronologie. Conseil habituel : commencez par la chronologie pour prendre connaissance de l’auteur et de son rapport à Kerouac et du sort subi par cette fameuse lettre. Puis jetez un œil au tapuscrit et lisez la lettre avant de finir par ce qui la précède. Surtout n’allez pas imaginer que ce conseil relève d’un râleur caractériel, il est motivé par le fait que les intro-préface-avant-propos vous disent ce que vous allez-devez lire avant que vous abordiez le texte, ils vous le commentent et donc faussent votre lecture ce qui risque de vous décevoir si par hasard vous lisez autrement qu’indiqué. Là il me semble que ce n’est pas vraiment le contenu – souvent-parfois un peu prétentieux (?)* – de cette lettre qui inspire Kerouac mais sa forme – travaillée ou non ?* – qui donne l’impression de rendre compte d’un vécu vécu dans l’instant, impression de coq à l’âne ou plutôt de ricochets sur le papier de la pensée qui trouve dans un mot, une idée de l’élan pour un/une autre. Ce que raconte Cassady a-t-il un autre intérêt que documentaire sur ce genre de ‘tramp’ moderne ? Mais le style qui mêle l’hyperbole, le mélo, etc. rend bien compte de cette ‘liberté’ que Kerouac cherche à écrire depuis ses débuts. Lisez un peu de Cassady et replongez dans Sur la route, vous comprendrez vite et assez pour mesurer l’importance de la lettre mais aussi – à mon sens – la puissance de Kerouac et le poids de la bande de poètes et d’écrivains qui constituèrent la fameuse Beat Generation. Peut-être que la citation suivante vous dira mieux ce que j’avance : « J’ai découvert une ruine assurée, mais c’est mon secret, et si je veux trouver le plaisir de sa divulgation sous une forme reconnaissable, je dois resserrer mon emprise tout en supportant le poids des ans. Les rebondissements exquis de cette terreur autoproclamée rivalisent avec Fleur de Mal en ce qu’ils sont désespérés. ».
Bonne lecture.
*Je vous laisse décider.
Lettre sur l’histoire de Joan Anderson
Auteur : Neal Cassady
Editeur : 10/18
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