On me permettra – après lecture – de trouver l’illustration de couverture bien triste et peu incitatrice. C’est dommage car ce roman est à mon humble avis une petite réussite.
Imaginez une arche stellaire à destination d’une planète habitable pour des « Terriens ». Une arche dont la longueur du voyage a singulièrement modifié les relations entre les populations… Des ponts internes organisés par ordre alphabétique ne reste vraiment que le haut et le bas. Les « blancs » riches et puissants en haut, les pauvres « noirs » en bas, main d’œuvre corvéable et artisans…. Une « Garde » aux ordres. Une religion avec prière et messe et une confiance aveugle dans les décisions du pilote automatique et quelques grains de sable… Théo – qui s’est choisi son prénom -, chirurgien en chef et proche du pouvoir, blanc, très religieux et homosexuel. Aster, orpheline noire qui sait seconder Théo et lire les cahiers laissés par sa mère disparue. Giselle, amie d’Aster et très indépendante, « libre ». Enfin Mélusine, qui a élevé bien des enfants, dont Aster. Vous en savez assez.
Ce qui fait pour moi la force de ce roman c’est, d’une part, que les personnages importants se font, se découvrent au fur et à mesure que le voyage se poursuit et que la situation politique change. Et que, d’autre part, l’auteure ne nous impose pas de lire ce qu’elle veut que nous éprouvions, elle laisse le soin à des ellipses et à une construction en mosaïque de nous amener à comprendre, à aimer ou à détester. Et enfin que ses personnages sont forts, denses, attachants…
Conseil de lecture : n’allez surtout pas regarder la fin avant d’avoir lu ce qui la précède – je sais qu’il y en a qui le font – cela lui ferait perdre beaucoup en intensité émotionnelle. Et tâchez d’interrompre vos lectures en fonction des parties.
L’incivilité des fantômes
Auteure : Rivers Solomon
Editeur : J’ai Lu
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