Little Nightmares 2 est une petite aventure qui retranscrit habillement les petits cauchemars que l’on a tous au moins une fois rencontrés. Développé par Tarsier Studio, Little Nightmares 2 nous fait vivre nos angoisses dans les limbes torturées du monde des songes.
Little Nightmares 2 est un puzzle-plateformer de la trempe des Limbo, Inside ou encore Unravel. Ce n’est pas forcément basé sur le skill à la manette, mais se repose plutôt sur son ambiance, son atmosphère, ses énigmes et l’histoire qui essaye d’être contée. La progression est souvent lente, parsemée d’embuches et de petits problèmes à résoudre. C’est de la 2.5D, souvent sur un plan 2D, le jeu joue parfois avec la profondeur.
L’idée du jeu est un peu de nous faire vivre ou revivre de grands classiques de cauchemars. Être pourchasser, attaquer, torturer, enfermé, les tourments provenant souvent de l’enfance sont mis en scène avec brio. L’atmosphère lourde tente de faire remonter en nous les angoisses et les peurs qu’il nous arrive de subir durant la nuit et qui nous fait se réveiller en sueur. Tarsier Studio est devenu maitre dans l’art d’imager un cauchemar. Visuellement et auditivement, le studio suédois a fait un travail exemplaire. La musique angoissant au piano ou le silence lourd avec quelques petits bruits de craquement de plancher, de verre brisé ou de cris donnent des frissons. La musique s’intensifie avec la tension qui monte. L’atmosphère pesante et angoissante ainsi que le sentiment de vulnérabilité font monter le stress. Ce sont vraiment les points forts de la série et le deux ne déçoit pas. C’est vraiment excellent.
Dans le premier Little Nightmare on incarnait Six, la petite fille reconnaissable à son célèbre imperméable jaune à capuche. Dans le 2, on incarne un garçon cette fois. C’est Mono, un tout nouveau petit personnage avec un sac en papier sur la tête qui devra traverser divers cauchemars. Six fera, malheureusement pour elle, aussi parti du voyage. Elle suivra Mono dans ses aventures. Six participera de temps à autre à la résolution de puzzles. Par contre, elle n’est pas contrôlée par le joueur ni même par un second joueur. Little nigtmares 2 est un jeu solo. On ne sait pas grand-chose sur Mono, mais il semble avoir un curieux pouvoir sur la distorsion des signaux TV. Il peut entrer dans un poste télé pour sortir d’un autre. On ne sait pas qui il est, ni d’où il vient. Pour Six on n’en sait pas beaucoup plus, mais les deux vont s’allier pour fuir ses cauchemars sans fin.
L’histoire de Little Nightmares 2 est énigmatique, simple et subtile à la fois. Le jeu n’explique rien explicitement. C’est une narration imagée. C’est au joueur de comprendre ce qui se passe grâce aux indices visuel. Il faut essayer de suivre le cheminement des événements. C’est très bien construit avec beaucoup de minutie. Faut-il avoir fait le premier pour jouer au deux? Oui et non. C’est vrai que certains éléments en rapport à Six auront un meilleur impact et seront plus compréhensibles en ayant fait le premier. Mais dans le deux on suit plus particulièrement l’histoire de Mono et elle se suffit à elle-même globalement. On peut aussi jouer au 1 après le 2. Après, le jeu fait se poser pas mal de questions. Pourquoi ce monde est-il de la sorte? Pourquoi les gens sont comme ça? Où sommes-nous? Pourquoi on me pourchasse et on me veut du mal. Qu’est-ce que tout ça veut dire? Etc. Il faudra y répondre par vous-même pour certaines, mais le jeu propose une fin assez satisfaisante qui donne plusieurs éléments de réponses. Pour le reste, à vous de jouer.
Little Nightmares 2 nous plonge dans différent thèmes cauchemardesques comme la forêt, l’école, la ville ou encore l’hôpital. Tous des endroits qui nous tourmentent, qui nous angoissent et nous font peur. La mort, la peur, la douleur, le harcèlement, chaque chapitre a son lot de tourments et de personnages cauchemardesques.
Au début de l’aventure Mono est seul dans une forêt lugubre. A côté de lui, un étrange poste de télévision qui n’a a priori rien à faire là. On s’avance dans la forêt pour finalement tomber sur une cabane de chasse. La cabane est vieille, sombre et sale. On se croirait dans un film d’horreur. Mono s’y introduit à pas de loup. Il y trouve une petite fille qu’il va libérer. Tous les deux vont tomber sur un chasseur gigantesque qui va les prendre en chasse avec son fusil. Courez et cachez-vous dans le noir, votre vie en dépend.
La direction artistique de little Nightmares 2 est juste insane. L’ambiance est magique. C’est sombre, glauque, parfois un peu malsain, mais surtout l’atmosphère est lourde et dépressive. Les gens sont aliénés par la télévision et un étrange signal. Ils sont au bout du rouleau. Ils se suicident. Il fait toujours nuit, il pleut. Ce n’est vraiment pas joyeux. Le jeu porte bien son nom. Et que ce soit au niveau visuel ou sonore, l’ambiance est au top pour retranscrire l’angoisse d’un cauchemar.
Pour le gameplay, tout n’est pas parfait par contre. Déjà le personnage de Mono est plutôt lent et un peu lourd. Bon, ça s’est voulu pour donner se sentiment de stress lors des courses poursuites. Et ça fonctionne plutôt bien. Elles sont calibrées avec précision qu’à la moindre erreur ou retard du joueur, c’est la mort. C’est souvent au poil près. Mais le souci, c’est que notre personnage mourra souvent à cause de petites imprécisions non volontaire comme toucher un bord qui va énormément freiner Mono dans son élan, un saut juste quelques millimètres trop tôt ou un objet qu’il ne ramassera pas car juste pas au bon endroit. La perspective fait souvent défaut avec des collisions discutables. Souvent, on voit mal où on est ou un obstacle dans la profondeur. Et c’est la mort. Sinon la plupart du temps, les mécaniques de jeu reposent sur la furtivité et se cacher dans l’ombre. Le mapping un peu étrange des boutons provoquera aussi quelques morts inutiles. Ce n’est pas toujours très intuitif et dans le feu de l’action, ça ne pardonne pas. Ce sont de toutes des petites choses, mais quand on joue, on s’en rend compte plus facilement.
Les puzzles et énigmes du jeu sont plutôt sympa. Souvent basé sur l’observation, il faudra pousser ou tirer un objet, activer un mécanisme, grimper, ramper et trouver son chemin. Quelques scènes font appel à un peu plus de réflexion avec des puzzles en plusieurs étapes. La plupart du temps, la difficulté de passé à la suite vient de savoir rester discret. Il faut rester cacher et faire le moins de bruit possible. Certains passages sont chauds. La moindre erreur de timing et c’est la mort. Le passage avec la lampe de poche et les mannequins demande une précision et un placement minutieux pour réussir. Vers la fin du jeu on découvre des puzzles un peu plus durs, mais surtout différents qui demanderont un peu plus de skills.
Little Nightmares 2 est une excellente petite aventure. Ce n’est malheureusement pas très long. Il faut compter un peu plus de 5 heures pour le traverser. Ça va pour un jeu du genre, mais on aurait aimé plus. La durée de vie augmente facilement si on se met à chercher les différents secrets ou si on galère sur les énigmes. En explorant un peu à gauche, à droite, il y a des choses cachées à trouver. On peut tomber sur des chapeaux qui changeront la tête de Mono. On peut aussi tomber sur des âmes corrompues qu’il pourrait être intéressant de les attraper toutes. Même si on est dans un monde de cauchemars, l’aventure ne fait pas vraiment peur, mais l’ambiance et l’atmosphère sont angoissantes et stressantes. C’est ce qui fait le sel du jeu. Si on aime ce genre d’univers tortueux, c’est un des jeux qui le fait le mieux. Vivement le 3, si un jour il arrive.
Les plus :
- Magnifiquement creepy
- L’ambiance, l’atmosphère et la mise en scène
- Les angoisses collectives magnifiquement retranscrites
- Les thèmes cauchemardesques abordés
- Le sound design au top, pour une ambiance de fou
- La direction artistique parfaite pour le genre
- Une réalisation soignée, au top
- Une narration bien amenée
- Les petites animations subtiles qui en racontent plus que l’on pense
- Touchant et effrayant
- Les petits gestes inutiles comme prendre Six par la main
Les moins :
- La perspective et bugs de collisions
- Les imprécisions et la lourdeur du gameplay
- Les commandes pas toujours très intuitives
- Les poursuites et quelques scènes calibrées un peu trop juste
- Un peu court. Un ou deux chapitres supplémentaires auraient fait plaisir
Editeur : Bandai Namco
Développeur : Tarsier Studio
Plateformes : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Stadia, Switch & PC
Date de sortie : 11.02.2021
Genre : Plateformes 2.5D
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