Une assez belle couverture intrigante et un sous-titre « Ouvrir l’impossible ». Vous avez sans doute remarqué que les livres chroniqués bénéficiaient d’une note. Personnellement je me pose toujours la question de savoir ce qu’est un BON livre… L’âge venant, j’ai une réponse qui vaut ce qu’elle vaut : Un BON livre est un livre que l’on prend plaisir à lire. Mais attention pas n’importe quel plaisir et d’ailleurs j’aurais dû écrire « plaisirs ». Plaisir intellectuel (découvrir, apprendre quelque chose) et plaisir sensuel (ne me dites pas que vous n’avez jamais lu de phrases, de vers, d’images écrites qui vous ont ému…). On peut aussi penser que c’est un livre fabriqué un peu à l’ancienne avec des cahiers cousus comme celui-là…
L’obsolescence de Mathias Rollot est un BON livre. On y apprend ce qu’est l’obsolescence… et il va plus loin que la simple phrase suivante : « est dit obsolète tout ce qui n’est pas dernière tendance et hyperpuissant », il compare l’obsolète à ces feuilles mortes qui restent tout l’hiver sur leur arbre. Il nous renvoie à Baudrillard et à son analyse de l’obsolescence programmée. Mais il le fait en utilisant des références solides et philosophiques de premier ordre et avec un style remarquable où l’on peut trouver des images poétiques très fortes.
Un conseil :lisez lentement, comme on sirote un bon verre. Et savourez la philosophie de Günther Anders, un philosophe allemand, dans les écrits duquel Mathias Rollot trouve de quoi alimenter sa réflexion.
Avant de vous livrer une dernière citation, je vous pose une question : est-ce qu’un retraité est obsolète ?
« Dire que quelque chose progresse c’est témoigner de son rapprochement d’avec un point que nos critères d’évaluation partiels et subjectifs considèrent comme moralement plus juste. »
A déguster tranquillement.
L’obsolescence
Auteur : Mathias Rollot
Editeur : MétisPresses
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