Il me semble que la jeune femme dont le visage orne la couverture de ce livre est le célèbre mannequin Twiggy. Cela devrait rappeler beaucoup de chose à tous les « baby-boomers » qui lisent ces chroniques. Et je pourrais me contenter de signaler que ce livre a obtenu en 2014 le Prix Médicis étranger, ce qui est un gage de qualité. Mais, comme il ne s’agit pas simplement d’un récit sur la fin des années 60 et ceux qui ont écrit, chanté et joué les chansons de votre adolescence, je me dois de vous en dire un peu plus.
Lola fait des piges pour un magazine rock elle a dix-neuf ans, est trop ronde et le titre de gloire qu’elle pourrait revendiquer est d’être née dans un camp de concentration, être une rescapée de la Shoah. Comme journaliste elle va rencontrer la scène rock des années 60 – on pourra peut-être regretter l’absence d’un index qui aurait permis d’aller directement à ceux que nous aimons-aimions – et vous pouvez lire le tout en écoutant Jane Birkin. Ce n’est donc pas qu’une suite d’interviews. D’une part, ils sont mêlés, Lola parle des Who et des Beatles en même temps qu’elle parle de Mick Jagger et de Jim Morrison… D’autre part, ils sont critiques. Lola commente la façon d’être de ceux qu’elle rencontre. Mais cela va bien au-delà de l’anecdote journalistique car le personnage de Lola est celui d’une personne qui se cherche. Imaginez la rencontre entre Twiggy qui avait tout de la jeune anorexique et qui influa fortement sur l’avenir de la silhouette féminine et de Lola qui se sait et se sent trop ronde et qui est toujours entre deux régimes. Une quête d’identité, de reconnaissance dans un monde où l’on chante : « My generation », « I can’t get no satisfaction », « All you need is love » et « Sympathy for the devil »… et où l’on écoute Hendrix posséder sa guitare.
A chacun sa playlist et bonne lecture.
Lola Bensky
Auteure : Lily Brett
Editeur : 10-18
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