L’Ordre de la Mort et autres nouvelles

Sachant que l’œuvre photographiée en couverture s’intitulant Et toujours ! Et jamais ! est signée Pierre-Eugène-Émile Hébert et datée circa 1860, on ne s’étonnera pas de ce que l’auteur – Édouard Ganche (1880-1945) soit peu connu sauf peut-être des amateurs passionnés de Chopin – on écoutera avec profit les enregistrements réalisés avec Samson François – et de ceux qui ont lu, chez le même éditeur, Le livre de la mort.

Dans son texte de présentation, Philippe Gindre, qui est le maître d’œuvre de l’ouvrage, signale que l’on a en son temps rapproché Ganche d’Octave Mirbeau. Et je pense que le lecteur d’aujourd’hui trouvera à ces textes un petit côté suranné, une odeur de fleur séchée entre les pages d’un vieux livre. Mais une fois soufflés ces fantômes du passé, une fois entré dans le texte, difficile de s’en extraire avant la fin. Difficile de ne pas adhérer à l’idée selon laquelle une histoire bien racontée à plus d’effet qu’une simple ou banale description, aussi réaliste soit-elle. Raconter comme Ganche, c’est emporter le lecteur et vérifier qu’il ne lâche pas la main qui le guide avant la chute. C’est aussi laisser une impression. Le premier texte intitulé Grand Ami paraîtra étrange à certains et pourtant quoi de plus moderne que cette démonstration de la vanité de toute chose. Ce rapport sensuel et amical entre l’ami de la famille et la jeune fille. Si parmi vous, chers lecteurs/trices, se trouvent des enseignants, vous devriez je pense proposer ce court premier texte en étude à vos élèves. Sachant que la rédaction des textes s’étale entre 1903 et 1913, ils peuvent faire une bonne introduction à la fin d’une époque littéraire qui ne survivra pas ou mal à la première guerre mondiale.

Bonne lecture, très lente si possible pour goûter ce qui reste après lecture.

L’Ordre de la Mort et autres nouvelles
Auteur : Édouard Ganche
Éditeur : La clef d’Argent