Imaginez qu’on vous propose le marché suivant : votre mémoire est complètement effacée, vous ne savez ni qui vous êtes ni d’où vous venez, mais en échange vous recevez un don prodigieux dans un domaine qu’il vous faudra découvrir. Un peu faustien, comme choix, non ?
Loup, le personnage de la bédé qui porte son nom, n’a pas vraiment eu le choix. Totalement amnésique, il se révèle être un guitariste exceptionnel, sans que personne n’ait jamais entendu parler de lui. Mnémosyne, déesse de la mémoire, reste sourde à ses supplications, aucun souvenir ne remontant à la surface. L’avantage dans ce cas-là, c’est que la page blanche que représente le passé de Loup désigne également son avenir : tout est ouvert et n’importe quelle proposition vaut la peine que l’on s’y attarde en espérant qu’elle permettra de retrouver l’une ou l’autre pièce du puzzle.
D’après Wikipédia, dans le théâtre antique grec, la persona désigne le masque, interface entre l’acteur, son rôle et le public. Dans l’opus de Renaud Dillies, le héros est un loup, en porte un et se fait appeler ainsi… Sous ses faux-airs d’album-jeunesse, « Loup » se révèle être un album qui questionne avec une grande sensibilité et beaucoup de poésie notre rapport au concept de personnalité.
Loup
One-shot
Auteur : Renaud Dillies
Couleurs : Christophe Bouchard
Éditeur : Dargaud
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