Même à supposer que la photo en couverture soit en rapport direct avec le titre original elle est bien triste et peu attirante. Le titre français est correct et pour moi renvoie à l’époque qui accueille l’histoire. On notera que les trois citations de presse en bas de page n’apportent rien.
Surtout retenez bien la date à laquelle se situe l’histoire. Nous sommes en 1941/44 aux États-Unis, en Californie d’abord puis à Chicago. La famille Ito d’origine japonaise est relativement intégrée – mais il convient de distinguer les Japonais nés au Japon des Japonais nés aux USA comme Rose et Aki les deux filles de la famille. A la suite de l’attaque sur Pearl Harbor, la famille trimballée d’un camp à un autre perd tout ce qu’elle possédait. Rose trouve un bon travail à Chicago et sa famille est autorisée à la rejoindre. Mais Rose n’est pas là pour les accueillir, elle a été heurtée par une rame de métro. Aki se refuse à croire à un suicide et va chercher à comprendre tout en protégeant ses parents. Et nous suivons l’intégration d’Aki dans la vie US en ‘conflit’ avec ce qu’on lui a inculqué comme valeurs différentes de celles apprises par les Japonais aisés. Rose avait avorté quelque temps avant de mourir. Et une amie d’Aki est arrêtée pour avoir voulu parler avec le médecin avorteur. Grâce à un ami journaliste et un directeur d’association d’entraide japonaise l’honneur de Rose est en quelque sorte lavé.
C’était il y a plus de soixante ans et d’une certaine manière cela paraît encore brûlant d’actualité. Le ‘conflit’ entre les trois cultures se joue au détriment des femmes – voir le personnage d’une bibliothécaire collègue d’Aki – et les hommes semblent presque tous porteurs de violence, physique ou non. Et vous remarquerez, ce qui pour moi est une subtilité de l’auteure, qu’il n’est jamais fait mention d’une couleur de peau… La citation est la lecture que fait un policier à propos de l’amie d’Aki qui a été arrêtée : « Elle a été accusée de conspiration en vue de procéder à un avortement. »
Bonne lecture d’une traite si possible.
PS : la chronique d’un autre titre de l’auteure est à lire ici https://www.daily-passions.com/la-malediction-dun-jardinier-kibei
Ma sœur est morte à Chicago
Auteure : Naomi Hirahara
Editeur : 10/18
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