Un mince recueil de nouvelles (onze) sans doute pour ne pas perdre le contact avec le lecteur avant la parution d’un roman en cours d’écriture. Vous devez avoir lu ma chronique du recueil de David James Poissant intitulé « Le paradis des animaux » sinon, allez vite y jeter un œil et revenez finir la lecture de cette chronique.
Les nouvelles proposées ici ont obtenu un certain nombre de prix littéraires et ont accédé à des finales de concours et toutes me semblent représenter un paysage littéraire un peu tristounet et décalé dans le temps… La nouvelle qui donne son titre au recueil traite certes d’un sujet de notre temps mais pas vraiment original : le handicap (de quand datent les premiers jeux paralympiques ?). Mais admettons ! Reste le traitement, la façon de parler de la chose. C’est écrit de manière classique. Cela décrit l’état d’âme du handicapé comme l’on s’y attend, c’est sans surprise. En fait, il se dégage des nouvelles une forte impression de culpabilité. Une culpabilité justifié ou non mais éprouvée de manière lourde par les personnages. L’auteur saisit cette culpabilité au moment où ses victimes ne peuvent plus que s’en délivrer. Vous avez compris l’importance du monologue ou du soliloque prenant. Si vous entrez dans le décor mental des personnages, la nouvelle qui les porte vous semblera juste et bien écrite et vous endosserez la même culpabilité. Mais si vous ne ressentez pas l’idée de la faute – une faute aux yeux de la société bien sûr, aux yeux du coupable qui se croit fautif à cause du discours ambiant ou de ses « fautes » – cessez votre lecture.
Un conseil – comme les textes sont courts – laissez le livre à portée de mains et ouvrez-le de temps en temps au hasard et lisez. Un jour viendra où vous lirez tout d’une traite ou presque… Pris dans les culpabilités…
Bonnes lectures.
Macadam
Auteur : Jean-Paul Didierlaurent
Editeur : Au diable vauvert
Laisser un commentaire