Cette année encore, c’est Madden NFL qui ouvre le bal des jeux de sport pour cette rentrée 2018. Seul acteur de sa catégorie encore une fois avec son exclusivité de la licence NFL, Madden NFL 19 est la référence du football américain sur console et pour la première fois depuis des années sur PC (Origin).
Comme chaque année, c’est avec plaisir que j’attends la nouvelle formule de Madden NFL. Force est de constaté, avec les années, que le jeu essaye de se bonifier avec le temps, mais il faut avouer que les nouveautés sont parfois discrètes. On parlerait plus d’ajustements, d’améliorations et de corrections. Dans les ajouts notables de l’an dernier, il faut noter l’arrivée du moteur graphique Frosbite 3 que EA utilise dans des jeux comme les Battlefield, Battlefront et autres grosses licences EA. Il apporte un réalisme graphique et une qualité visuelle fort appréciable par rapport au Ignite engin qui était déjà très bien. Ensuite, Madden NFL 18 introduisait aussi un mode histoire, Longshot, dont l’intérêt reste discutable, mais néanmoins présent et rafraichissant. Cette année, la plus grosse nouveauté est le »real player motion » qui a pour but de donner de mouvements plus réalistes et personnalisés aux joueurs. A part ça, on a des stats d’équipes et de joueurs misent à jour, mais aussi un mode Franchise plus riche et intéressant, des ajouts dans Ultimate Team (upgrade des cartes des joueurs) et un nouveau menu qui n’est pas des plus jolis. Sans oublier l’introduction des équipes All-stars et Legends pour des match avec les meilleurs joueurs de la ligue actuelle et certains vétérans mémorables. Ensuite, 2018 est l’année du retour de la franchise sur PC depuis 2007. Et ça, c’est hyper cool pour les joueurs PC. Madden NFL 19 est disponible sur consoles PS4 et Xbox One et sur la plateforme PC Origin d’Electronic Arts.
Madden NFL 19 est un très bon jeu de football américain. En même temps, il est seul dans sa catégorie, difficile de le comparer. Néanmoins, c’est un jeu hyper agréable à jouer, mais difficile. Il est nécessaire d’apprendre à jouer et de connaitre la base des règles pour s’amuser, car ce n’est pas le sport le plus simple du monde. EA a tout mis en place pour accompagner les débutants avec une série d’activités pour apprendre les rudiments du gameplay, puis ensuite les techniques plus avancées pour perfectionner son jeu. Apprendre comment fonctionne l’attaque et la défense est primordial au Football américain. Le jeu est rapide. En quelques secondes, il faut analyser la situation, où sont les receveurs démarqués, que fait la défense, comment est protégé le quarterback et lancer le ballon avant d’être planqué au sol et essayer d’éviter l’interception. Il faut avoir les yeux partout et exécuter ses actions sans réfléchir sur quel bouton presser. Une fois apprivoisé, comme tout jeu de sport, on apprécie le beau jeu. On passe de la joie à la colère en quelques seconde pour une erreur. On vit le jeu. Avec le temps, on reconnait un peu les plans de jeux de l’adversaire et on s’adapte. On devient fin tacticien. On lit d’avance le prochain coup de l’adversaire pour le bloquer, que l’on soit en attaque ou en défense. On apprécie les ralentis qui ont été amélioré avec des rotations et des mouvements de caméra qui mettent en valeur l’action effectuée. C’est du grand spectacle comme à son habitude.
Longshot, le mode histoire, est de retour cette année et propose la suite des aventures de Devin Wade le quarterback et Colt Cruise le receveur des Bullfrog de Mathis. Longshot Homecoming, comme il s’appelle, est assez différent de son prédécesseur. Première déception, si vous avez joué et terminé l’histoire l’an dernier, n’espérez pas continuer l’aventure en fonction de vos choix et de la fin obtenue. Dans Longshot Homecoming, EA a tout remis à zéro. Wade est une jeune recrue au training camp des Dallas Cowboys qui devra faire ses preuves s’il veut devenir titulaire et Cruise ne joue plus au football américain. Oui, oui, il ne joue plus. Il fait de la musique. Enfin, il essaye de percer. Du coup, on switch continuellement entre les deux compères. L’accent a vraiment été mis sur la narration en dépit du gameplay qui passe un peu au deuxième plan, en tout cas dans la première partie de l’histoire. Alors, déjà, exit les dialogues à choix multiples. On suit passivement sans interaction. Et donc c’est un peu ennuyeux de regarder Cruise manger son plat de pâtes avec sa demi-sœur, ou rouler dans son vieux pickup. Heureusement, il y a de temps à autre du gameplay, avec Wade puis avec Cruise aussi par la suite. Au training camp, Wade doit faire ses preuves avec des entrainements, puis il doit jouer aux matchs de pre-season avec les Cowboys.
Les matchs et entrainements font offices de tutoriel. On apprend à faire des passes des réceptions, se placer correctement, mais aussi à faire des audibles et changement de jeux et de stratégies à chaud sur le terrain et ça c’est vraiment pas mal. C’est, d’ailleurs, mieux fait que dans le premier Longshot. Tout est expliqué et c’est très utile pour plus tard dans le jeu. Souvent dans les matchs, on ne peut pas choisir le jeu et il faut exécuter les ordres du coach et parfois ce n’est pas ce que l’on préfère. D’un point de vue purement ressenti, j’avais l’impression que le jeu forçait la défaite ou la victoire de Wade ou de Cruise pour satisfaire le scénario. Alors que ce devrait être l’histoire qui s’adapte au jeu, comme c’était le cas l’an dernier. Résultat : des défaites parfois injustes et des victoires non méritées.
En gros, ce Longshot Homecoming est une déception. J’espérais une nouvelle histoire originale ou suivre l’ascension de Wade et Cruise dans l’équipe de mon choix et gagner le trophée Lombardie avec des choix et plusieurs fins différentes et surtout jouer plus au football. Au lieu de ça, on joue encore moins j’ai l’impression. L’histoire, même si on sent qu’ils ont fait des efforts pour proposer quelque chose de poignant, tombe souvent dans un ennui profond, des clichés mielleux et une indifférence totale pour les personnages et les enjeux. On se sent plus spectateur d’un mauvais téléfilm qu’acteur au final. Le côté positif, c’est qu’une fois finit, on peut continuer la carrière de Wade ou de Cruise (il faut choisir) dans le mode franchise. Là, on continue la saison au sein de son équipe et on gagne des points de compétence pour améliorer son joueur et tenté.
Espérons que l’an prochain, s’ils continuent le mode, le gameplay prendra le pas sur le scénario et que ce soit un peu plus focalisé sur le football et non pas sur les relations humaines, la dévotion et l’amitié comme thème princial. Que ce soit plus comme dans FIFA avec un scénario à la Any Given Sunday. Ça, ça serait bon.
Madden NFL 19 à mis un grand coup dans les animations pour donner encore plus de réalisme à sa simulation. C’est très réussi. Le jeu n’a jamais été aussi fluide et réaliste. Ils ont implémenté le real player motion technology qui donne un aspect naturel au jeu. Les animations sont calquées sur les joueurs. La physique a été un peu modifiée, du coup. Les mouvements sont plus nombreux, mieux animés, plus fluides et naturels avec de meilleures transitions. Ça bouge vraiment bien. La manière dont les joueurs se déplacent fait beaucoup moins robotique avec des appuis crédibles. Lorsqu’ils tombent ou lors des contacts, on voit ou plutôt on sent plus l’impact. Tout est mieux décortiqué, mieux animé et mieux maitrisé. Le réalisme est monté d’un cran et quand ça marche, c’est assez fou. Revenir à Madden NFL 18 donne un petit coup de vieux. Par contre, quand les collisions ne sont pas exactes, de drôles de choses se produisent à l’écran. Ça glitch de partout. Des joueurs se traversent, il y a des glissements pour se repositionner, des joueurs, ou le ballon, qui giclent carrément à toute vitesse hors de l’écran. Toutes des bizarreries qui sont moyennement rares, rassurez-vous, mais quand même beaucoup plus flagrantes que précédemment.
Plus de réalisme dans les mouvements implique que le gameplay a un peu changé aussi. Un peu perturbant au début, il faut reprendre ses repères et accepter la »nouvelle » physique du jeu, même s’il n’y a rien de fou non plus. Le gameplay est un poil plus lent que l’an dernier et difficile à maitriser, surtout en simulation. Il est plus difficile d’attraper et repartir avec le ballon avant de se faire tacler, car le temps de se mettre en place en se retournant pour la course est plus long. Ensuite, il est plus difficile de zigzaguer à gauche à droite. Du coup, courir avec le ballon est moins efficace cette année. Il faut s’attendre à des courses courtes avec un minimum de yardage. Le temps dans la pocket pour le quarterback est aussi un peu plus courte. On a moins de temps pour que les receveurs se placent et se démarquent pour lancer le ballon avant d’être sacké. Il n’y a jamais eu autant de ballon mal attrapé par les receveurs. Ils l’échappent tout le temps, c’est très agaçant. Ce sont tous des petits ajustements qui sont, plus réaliste pour certains, pas pour d’autres, et plus proche du véritable jeu, mais qui oblige le joueur à jouer plus vite et plus conservateur. Bon, on peut toujours mettre le jeu en mode arcade pour plus de facilité. En mode arcade, les espaces sont plus grands et la marge de manœuvre aussi ce qui donne le droit à plus de liberté pour effectuer des jeux longs et plus risqués qu’en mode simulation. On peut aussi mettre le jeu en difficulté beginner ou encore varier les curseurs de l’AI (offensive et défensive) pour se simplifier la vie, ou se la rendre plus dure, et avoir un festival de jeu aérien et spectaculaire. Il est conseillé de passer un petit moment dans les options pour trouver son juste milieu et avoir un jeu ajuster à son niveau avec du challenge, mais pas trop de frustration. C’est important pour une bonne expérience Madden. Rien n’empêche de relevé graduellement les curseurs avec le temps et l’expérience accumulée. Madden NFL 19 a l’air aussi de prendre plus en considération les habitudes et façons de jouer des vraies équipes que précédemment. Une équipe au sol plus habituée à rusher, jouera de telle sorte et les équipes, plus aériennes, feront le show plus facilement. Avant c’était un peu plus des choix de jeux aléatoires en fonctions uniquement de la situation de jeu et moins en fonction des habitudes de l’équipe. En connaissant un peu les équipes et leurs façons de jouer, on anticipe mieux, ce qui était moins le cas précédemment.
Graphiquement, le jeu est très beau avec une mise en scène aux petits oignons. Il n’y a peut-être pas vraiment de changement non plus par rapport à l’an dernier techniquement, mais artistiquement le jeu a un rendu plus authentique. J’ai l’impression que les développeurs ont voulu donner un aspect plus naturel au jeu et moins tape à l’œil, avec des couleurs plus ternes, plus sombre, plus brunes. C’est moins vert et flashy que l’an dernier. Les pelouses font moins fakes, les maillots plus réalistes. La Lumière est bluffante aussi avec des puits de lumière dans les stades qui changent vraiment l’ambiance. Les reflets dans les casques sont toujours aussi chouettes et la modélisation des stades et des joueurs est toujours aussi bonne. En même temps, on prend les mêmes et on peaufine, mais cette direction artistique me plait bien. C’est un peu plus brut, plus vieillot, plus authentique à la façon années 80.
Il est maintenant possible de célébrer son touchdown manuellement dans Madden NFL 19. Avec le stick droit, on peut sélectionner 4 célébrations différentes qui sont en rapport direct avec l’équipe ou le joueur qui a marqué. C’est sympa, ça ajoute un peu de fun, sans casser trois pattes à un canard. Et on peut aussi faire une célébration après un beau plaquage, mais c’est beaucoup plus rare. Pour faire une célébration, il faut être rapide sur le stick, car la fenêtre d’action est courte. On ne peut pas parler de Madden, sans parler de sa bande-son. Encore une fois, les petits gars de EA ont fait du très bon boulot, du moment qu’on aime le hip-hop américain. Très bonne sélection de titres qui ravira les amateurs. Bien old-school et puissant, on découvre souvent de nouveaux artistes et de nouveaux morceaux avant qu’ils ne deviennent populaires dans nos contrées. Néanmoins, il n’y a pas un titre qui m’a marqué mon expérience Madden 19. C’était le cas les autres années. On aurait tout de même apprécié d’autres genres musicaux pour un peu varier, mais c’est de moins en moins le cas avec les années.
Le mode Ultimate team (MUT) est toujours le gros morceau du jeu. C’est la vache à lait du titre et on sent qu’il y a plus d’effort dans ce mode. Monter son équipe petit à petit, au fil des matchs et des défis du jeu. MUT est encore aussi complet que les années précédente. Toujours aussi addictif, MUT est chronophage. Il y a des centaines de matches à remporter, des objectifs à compléter, des cartes de joueurs à gagner ou acheter ou vendre aux enchères. Il est maintenant possible d’upgrader ses joueurs en échange de récompenses gagnées (enfin). Il y a une nouvelle saison d’événements temporaires à faire pour renouveler les activités et garder le jeu frais. Jouer contre d’autres joueurs en ligne. Etc. etc. etc. Comme d’habitude la seule chose décevante, c’est de repartir avec une équipe à zéro avec un niveau moyen de 60 et sans un rond alors que l’on a fini avec une équipe à plus de 90 et investit des dizaines et des dizaines d’heures sur l’année dans l’opus précédent. Mais c’est comme ça.
Sinon, on retrouve, en plus de Madden Ultimate Team et de Longshot, les modes classiques Franchise et Exhibition. Franchise a bien été amélioré. Il intègre un système à point de compétence que l’on ajoute aux joueurs afin de les améliorer et monter une équipe sur mesure. La draft, la gestion des joueurs, les salaires, goals, contrats, etc., tout est un peu mieux gérer. Encore une fois, il ne faut pas s’attendre à une révolution non plus, tout est très similaire. Il y a aussi les menus d’options qui permet de façonner son expérience Madden comme il convient avec des dizaines de curseurs pour tout gérer et façonner son expérience comme il nous plait. Parlons un petit peu du menu, car il est particulièrement vilain cette année. Ils ont tout misé sur la sobriété avec des petites cases grises argentées ridicules. Tout gris, ce n’est pas très lisible, enfin plutôt, rien ne se démarque des autres cases pour s’y repérer. Ce n’est vraiment pas terrible.
Madden NFL 19 est, sans grande surprise, un très bon jeu de football américain qui donne de très bonne sensation manette en main. Très similaire au 18, il apporte son lot de petites nouveautés et ajustements pour une expérience amélioré. Reste à savoir si les changements s’avèrent assez important pour les possesseurs du 18 pour succomber à ce millésime 2018. Le contenu est plus que correcte avec son mode histoire, malheureusement un peu décevant et une claire régression par rapport à l’an dernier, mais qui donne l’occasion de tenter un peu autre chose. Il y a son mode franchise enrichit, le mode exhibition pour des matchs surmesures, des rencontres en adéquation avec le calendrier NFL et des entrainements pour se perfectionner. Puis, il y a Ultimate Team qui est toujours au top, hyper complet et addictif avec de nouvelles épreuves à foison pour tous les niveaux, un vrai sentiment de progression et un challenge très relevé pour les plus téméraires. Un challenge qui peut frôler parfois le ridicule quand on lit les conditions de victoire. Très addictif, c’est le mode le plus attractif et le plus addictif du jeu. Le online fonctionne toujours bien si l’on trouve un joueur plutôt proche ou au moins sur le même continent. Jouer avec un joueur outre-Atlantique, où se trouve la majorité des joueurs Madden, donnera lieu à du lag important qui s’avère trop punitif pour un jeu de la sorte basé sur un timing précis pour atteindre sa cible. Les nouveautés sont timides cette année. Si on était mauvaise langue, on dirait qu’on a plutôt droit à une mise-à-jour correcte, mais qui ne bouleverse pas la série et qui n’est pas indispensable pour les possesseurs du 18, sauf s’il leur faut toutes les dernières nouveautés et ajustements de gameplay. Mais payer plein pot pour ça, alors qu’on la déjà fait l’an dernier, ça fait mal. Par contre, comme premier Madden, c’est celui qu’il faut, c’est le plus abouti. On notera, pour notre plus grand bonheur, une version PC du jeu sur Origin. Ce n’était pas arrivé depuis plus de 10 ans. Madden NFL 19 tente d’améliorer sa simulation avec le real player motion qui donne un aspect beaucoup plus naturel et réaliste en mouvement. C’est un vrai petit plus tout à fait appréciable à l’œil, mais qu’il faudra affiner pour gommer les petits bugs de collision plus présent que l’an dernier. Cela change aussi un peu la dynamique de gameplay qui se voit un peu plus lente et plus lourde. Il est plus compliqué de se faufiler au travers de la défense, de faire des échappées. Les équipes ont l’air de plus jouer à leur manière avec des décisions cohérentes plutôt que complétement aléatoires juste basées sur la situation. Une équipe qui favorise la course aura tendance à rusher au lieu de passer. Pour le reste, c’est très similaire aux autres années. L’aspect visuel fait plus authentique avec un rendu un peu assombri, plus de contrats, des teintes plus ternes et chaleureuses. La présentation est top comme d’habitude avec de meilleurs ralentis plus soignés ainsi que des célébrations sélectionnables. Pour une bonne dose de football américain Madden NFL 19 est le jeu qu’il vous faut. C’est une valeur sûre, remplie de qualités, mais aussi de bugs en tout genre qu’il faudra corriger et un jeu qu’il faudra calibrer, pratiquer afin de l’apprivoiser. On regrettera le manque de prise de risque. Chez Tiburon, on se repose un peu trop sur ses lauriers.
Les plus :
- Disponible sur PC
- Toujours aussi bon
- Real player Motion un vrai petit plus pour les animations
- Toujours au top graphiquement
- Graphiquement plus authentique artistiquement
- L’ambiance incroyable
- Les célébrations manuelles
- Le mode Franchise plus riche et immersif
- Les équipes All-stars et Legends
- Ultimate Team pour du nouveau contenu et des défis tout au long de l’année
Les moins :
- Toujours aussi similaire
- Longshot Homecoming très décevant
- Pas beaucoup de nouveautés au final
- Un peu plus de bugs graphiques cette année
- Toujours uniquement en anglais
- Les menus principaux
Éditeur : EA Sports (Electronic Arts)
Développeur : EA Sports Tiburon
Date de sortie : 10.08.2018
Plateforme : PS4, Xbox One & PC (Origin)
Genre : Football américain
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