Maneater est un simulateur hyper arcade de requin, où un RPG pour Requin-pg comme aime le dire les devs, dans lequel on remonte la chaîne alimentaire à grands coups de dent. Tripwire Interactive nous propose une aventure plutôt originale nous mettant aux commandes d’un requin bouledogue dans un monde ouvert rempli de proies et de prédateurs.
En voyant Maneater, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensé pour le film »Les dents de la mer » ou Jaws pour les intimes. A la différence que cette fois, c’est vous le requin!! Hé oui, on n’est pas un gentil dauphin qui veut sauver le monde, mais un redoutable prédateur en quête de vengeance.
Pour commencer, il faut placer le jeu par rapport à la concurrence pour éviter de le comparer à de plus grosses productions AAA. Tripwire Interactive est un studio de moyenne envergure à qui l’on doit notamment Killing Floor 2. Le budget et l’ambition d’un jeu comme Maneater est loin de ceux d’autres jeux à monde ouvert. Maneater est un jeu AA qui est d’ailleurs vendu moins cher dans le commerce que les AAA.
Dans Maneater on incarne un petit requin bouledogue laissé à l’abandon après que Scally Pete, Pete l’écailleux, ait tué sa mère lors d’une pèche. Pete balafre le petit squale et le relâche à l’eau. D’enfant à adulte, le joueur est amené à se nourrir et à se défendre des prédateurs. On commence par s’attaquer à de pauvres petites tortues sans défense et des poissons-chats. Puis on rencontre son premier alligator. Beaucoup plus gros et agressif, il faudra sans doute battre en retraite et l’affronter plus tard avec quelques niveaux supplémentaires.
La progression de Maneater passe par les niveaux et les ressources afin de faire grandir et évoluer son requin et devenir une machine à tuer mangeuse d’hommes. Et donc, il faut manger, beaucoup manger. Chaque proie dévorée rapporte des nutriments et de l’exp. Avec l’exp, on augmente son niveau et on fait murir le requin en passant par les stades enfant à adolescent puis adulte et ancien. Le requin gagnant ainsi en taille, mais aussi en force et en vitesse.
Avec les différents nutriments, il y a en a 4 différents, on upgrade les différentes capacités et mutations du requin. Il y a, par exemple, un sonar qui peut gagner en effectivité, une capacité de vie pour mieux résister, de la défense avec un cartilage plus efficient ou encore des capacités de digestion pour assimiler plus d’un certain type de nutriment et ainsi booster plus vite certaines capacités ou mutations du corps du requin.
L’autre point intéressant de ce Maneater, ce que le requin gagne des mutations corporelles plutôt étonnantes qui vont vraiment le transformer en monstre des fonds marins. Notre squale va gagner au long de l’aventure de nouvelles mâchoires, nageoires, têtes, corps ou queues qui seront upgradables et interchangeables. La nature de ces mutations bien spéciales conférera des pouvoirs bioélectriques, osseux ou d’ombres. Oui, le requin aura des pouvoirs électriques et donnera des décharges autour de lui. Il pourra aussi se munir d’une armure osseuse qui le rendra très résistant et une mâchoire spéciale pour déchiqueter les coques de bateau comme dans du beurre. Les 3 types de mutations sont mélangeables, mais un bonus de performance est octroyé plus il y a de pièce du même type.
Ses mutations rendent le jeu addictif. On a toujours envie de gagner une nouvelle mutation, les upgrader et les compléter. Et pour ce faire, il faut faire les objectifs de missions et explorer, beaucoup explorer. Le jeu est divisé en 8 zones différentes avec toujours les mêmes objectifs à réaliser. Pour passer à une zone suivante dans le scénario, il faut accomplir un certain pourcentage de la zone ainsi que les missions.
Pour l’exploration, il y a 3 types d’item à trouver. Il y a les coffres à nutriments qui donne beaucoup de ressources. Il y a les plaques minéralogiques qui demandent souvent un peu d’adresse pour les atteindre car souvent hors de l’eau assez haut perché ou bien planqué au fond d’une caverne souterraine. Et finalement il y a les panneaux de point d’intérêts à collecter. Eux ce sont les plus intéressants et gratifiant. Intéressant car ça donne droit à une micro histoire une information souvent drôle et en référence à la pop culture (souvent 90’s et 00’s) qui font sourir. Genre une ref à Jurassic Park, au film Seul au monde ou encore Demolition Man (si, si). Et gratifiant car en les trouvant tous dans une zone, on gagne souvent une mutation de l’ombre ou une nouvelle capacité.
Il y a aussi les redoutables prédateurs à combattre. Eux ils sont souvent un peu différents de leurs congénères et surtout un peu plus fort avec un niveau élevé. Mieux vaut les affronter à niveau égal.
Les missions se résument souvent à manger un certain nombre de proie dans une zone définie. Alors oui souvent c’est du genre »dévorez 10 tortues » et l’objectif est un peu bateau. Mais le challenge réside dans les autres prédateurs surplace qui vous y attendent et qui vous attaqueront.
Il y aussi, et heureusement, les missions manger des humains. Dans l’eau ou sur les plages et les bords de l’eau, personne n’est à l’abri. Le requin jailli de l’eau et plonge sur ses victimes, le buffet est ouvert. Mais les gardes côtes sont là pour empêcher le massacre et c’est là que l’action commence.
Les bateaux arrivent à plusieurs avec des chasseurs qui tirent à tout va. Il faut esquiver les tirs, foncer dans les bateaux pour les faire couler. Bondir hors de l’eau pour chopper les chasseurs et les dévorer. Évidemment, les renforts des gardes arrivent à leur tour et on crée le chaos et que l’on fait de victimes humaines, plus notre niveau d’infamie augmente. Pour chaque palier d’infamie atteint, un garde côte spécial fait son apparition. En le battant, on gagne un bonus intéressant ne négligeable qui rend le requin encore plus fort.
Alors oui, on fait et refait toujours la même chose dans Maneater, c’est vrai. LA structure du jeu est plus que classique, c’est même très à l’ancienne. Et du coup la répétivité ce ressent. On aurait préféré plus de variétés ou au moins un emballage plus subtil qui donne l’impression de faire des activités différentes comme s’est souvent le cas dans les jeux quand on y pense. Néanmoins, cette répétitivité ne m’a pas gêné car le gameplay est bon et l’exploration intéressante et plaisante. On découvre souvent un truc chouette. Les fonds marins ne sont pas des environnements dont on a l’habitude de voir. On découvre de jolis spots, des raccourcis, des cachettes mais aussi des créatures à dévorer. Et il y a la carotte du gain de capacité et mutation qui fonctionne très bien.
Maneater a une durée de vie tout à fait acceptable pour un tel jeu. Il faut compter entre 12 et 15 heures pour le finir dépendamment du temps que l’on passe à explorer et collecter afin d’upgrader. La difficulté du jeu dépendra aussi de la vitesse à laquelle on trace. En prenant sont temps à chercher les collectibles on mange beaucoup de petits poissons et on monte en niveau petit à petit et lorsqu’on reprend les quêtes principales, on est bien plus fort et équipé pour mieux appréhender les adversaires hauts-niveaux et boss. D’ailleurs, au début du jeu, on est très faible et ça se sent. Mais vers la fin, on est hyper fort et ça se sent aussi. Après, il faut aussi apprendre à bien contrôler son squale, surtout contre les gardes côtes très agressifs.
Le jeu peu être très bourrin. Il suffit souvent de marteler R2, (RT), pour tout dévoré sur son pasage. Mais il est plus intéressant d’utiliser les autres aptitudes à disposition comme la queue, l’esquive et le saut plongeons sur ses proies et faire des tricks pour ajouter un peu de fun.
Maneater est aussi un jeu très aérien. Un des aspects très peu mise en avant est qu’il est possible de bondir très haut avec son requin. Tel un Ecco le dauphin, il est possible de faire des figures contrôlées dans les airs et jouer avec sa nourriture. C’est très drôle de tenter de jeter sa proie en l’air avec sa queue, sauter et le rechopper au vol avec un périlleux arrière. Juste faire des tricks est amusant. Un system de point aurait été chouette.
La faune aquatique est assez impressionnante. Le Bestiaire est large en variété avec des animaux sans défense comme des tortues de mers, des mérous, de jolis perroquets de mer, des phoques, mais aussi des alligators, des barracudas, des requins mako et requins blancs et bien d’autres. Chaque zone à ses créatures correspondantes à l’environnement. Dans le bayou, ce sont plutôt de petits animaux et dans les grands fonds on peut rencontrer des orques et autres mammifères marins. Il manque juste les dauphins… sans doute pour éviter un scandale ou pour un futur dlc, allez savoir.
Les environnements sont sympathiques à découvrir. Il y a un peu de tout. On commence dans les bayous avec des eaux peu profondes un peu sales remplies d’alligators. On passe ensuite dans les bassins décharges de la ville. On peut un peu se rendre comptes de l’état dégueulasse de l’eau avec les déchets qui flottent dans les conduits. Il y a aussi les zones portuaire et résidentielle avec des gens qui font du bateau, se promènent sur les quais. Plus on avance plus les eaux deviennent profondes et l’exploration s’intensifie. Puis il y a les plages avec les baigneurs pour un kiff à la jaws. Et les grands fonds avec une faune végétale et animal luxuriante.
Le scénario est un peu au deuxième plan dans le jeu. Mais le fil rouge reste Pete l’écailleux qui s’en-tête à vouloir nous tuer et met tout en œuvre pour y arriver. Il y a plusieurs confrontations au cours de l’aventure avec des combats ou des cinématiques. Filmé comme un documentaire à la National Geographic, Maneater est toujours décalé et dans la caricature. D’ailleurs le narrateur de l’histoire nous parle toujours avec ce ton à la documentaire à nous raconter des anecdotes intéressantes, mais souvent complétement débiles qui font sourire.
Techniquement, Maneater ne fait pas parti des ténors niveau graphismes. Encore une fois on n’est pas sur un AAA. Le jeu est loin d’être vilain. Au contraire, c’est plutôt joli. Le requin est magnifique, sont animations est correcte et les environnements sont plutôt varié et avec les effets de lumière dans l’eau ça a du cachet. L’eau est passable avec quelques reflets. Après ce n’est pas fou non plus. Tout est plutôt moyen globalement. Ce qui est plus dérangeant ce sont les fréquentes chutes de frame rate. Au début du jeu, il n’y en avait pas trop ou du moins ce n’était pas flagrant, mais dans les dernières zones vers la fin du jeu, c’était beaucoup plus fréquent.
Au final j’ai passé un excellent moment sur ce Maneater. On n’est clairement pas sur un goty, mais il fait son taf à merveille si on n’a pas des attentes démesurées et que l’on sait que l’on est sur un jeu à budget moyen sans prétention à plus. C’est un jeu très arcade qui défoule avec des combats plutôt simplistes mais plaisant globalement. L’expérience original d’être un requin qui dévore tout ce qui bouge et qui mute L’exploration et la découverte dans les différentes zones sont suffisamment plaisante pour ne pas être trop rébarbatif. Il y a toujours la carotte des mutations pour donner envie de continuer à chercher. Les mutations sont un peu over cheaté et ont devient vite trop fort, mais il reste quelques challenges à relever vers la fin. Beaucoup plus fun qu’un Ecco le dauphin, Maneater est assez original et amusant pour passer du bon temps bien fendard durant les 12-15h qu’il dure. Et n’oublions pas que le jeu est un peu moins cher qu’un AAA habituel. Maintenant que les bases sont là, espérons que Tripwire Interactive et Deep Silver donnent le feu vert pour un 2ème opus qui pourrait être une vraie tuerie.
Les plus :
- Très fun
- Très arcade et défoulant
- Être un requin et tout bouffer!
- Un gameplay frénétique
- Un très bon bestiaire varié
- Les points d’intérêts souvent drôles et bien vue
- Plutôt joli pour un jeu du genre de ce gabarit
- Des environnements variés et denses
- Les évolutions du requin
- Les anecdotes du narrateur
Les moins :
- Le frame rate qui chute souvent dans les zones peuplées
- Fracasse un peu les doigts à la manette en combat
- La difficulté des sauts
- Devient rapidement facile
- Répétitif à fond, même si amusant
- Un gameplay un peu basique si on ne cherche pas à le complexifier
- Pas de dauphin…
Éditeur: Deep Silver
Développeur: Tripwire Interactive
Sortie: 22 mai 2020
Disponible sur PS4, Xbox One & PC
Genre: Action
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