Une belle couverture baignée de sépia-nostalgie. Et dix ans entre la première édition et celle-ci.
Cela raconte une vie par celle qui l’a vécue. L’auteur précise in fine que Marie est morte deux ans après qu’il l’ait rencontrée. On lui accordera l’authenticité du récit même si, par endroits, on sent bien que Marie raconte de manière littéraire avec des mots que son origine et son statut l’empêchent de connaître (vous n’aurez pas de mal à les dénicher). L’essentiel n’est pas là, il est dans cette vie des gens simples qu’a menée Marie. Si elle s’appelle Marie des brebis c’est parce qu’elle a été déposée et trouvée au milieu des brebis. Son premier parent est un berger qui s’est attaché à elle. Puis elle est entrée dans la vie, celle qui vous apprend à lire parce que nul n’est censé ignorer la loi comme dit le proverbe. Celle qui attribue des numéros pour savoir à qui elle distribue de l’argent, des allocations. Cette vie où l’on fait des guerres. Marie en a connu deux avec sa famille et ce qu’elles ont brassé. Des vies simples brisées. Des vies ordinaires peut-être un peu comme la vôtre ou la mienne… Comme Marie se raconte à la première personne, il est facile de s’identifier ou simplement de partager avec elle ce qui est vécu.
Bien sûr, les temps ont changé et on lit Marie des brebis un peu comme on a dû lire « Une vie » de Guy de Maupassant. Nous sommes loin de Marie, elle devient un peu exotique, troublante. Et peut-être que si notre vie (à vous et à moi) est vraiment meilleure, ce qu’elle a vécu va nous sembler une fable, mais au moins on ne pourra pas dire : »C’était mieux avant ! »…
Dernière remarque : dans le coin gauche de la couverture dans un triangle vert est inscrite la phrase : lire en grand… C’est-à-dire que le livre est imprimé en gros caractères.
Bonne lecture.
Marie des brebis
Auteur : Christian Signol
Éditeur : Éditions retrouvées
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