Un bandeau bleu vous annonce en reprenant une phrase du texte, une postface inédite. Mais l’on se gardera de penser que le petit garçon photographe photographié en couverture est l’auteur jeune puisque la photo – malgré son petit côté Robert Doisneau est signée Bernard Plossu.
La phrase sur le bandeau est la suivante : « Mémé, ça ne se dit plus, mais c’était ma mémé… » et je dois vous dire qu’elle rend bien compte du contenu. D’une part, l’auteur ne décrit jamais mieux le passé, le temps de sa mémé que lorsqu’il le compare à son temps à lui et, d’autre part, même si, comme il le signale, beaucoup de gens viennent lui dire qu’il a bien décrit leur mémé, on sent que l’amour et l’attention qu’il lui porte ne s’adressent qu’à elle.
Philippe propose une suite de souvenirs sensuels. Des souvenirs qui renvoient à des sensations fortes qui pourraient presque passer pour violentes tant aujourd’hui on peut donner l’impression d’être aseptisé.
Des souvenirs empreints de poésie dont on se demande s’ils sont poétiques parce que souvenirs ou parce que vécus ils étaient déjà poésie. La réponse est sans doute entre les deux et je suppose que chaque lecteur y trouvera sa poésie. Elle se niche dans ces gestes anciens que la vie d’aujourd’hui rend impossibles (on ne coupe plus le pain, il est prétranché). Comme dans les descriptions du passé avec la connaissance ou l’ironie d’aujourd’hui. Il y a dans cette nostalgie un petit côté Gaston Chaissac. Et page 38 vous pourrez lire un curieux passage où manifestement l’auteur se fait plaisir en imaginant les bruits de l’étable à l’heure de la traite entendus par sa mémé mais retraités par Pierre Henry.
Idéal pour les trajets courts et les transports en commun – surtout si vous avez le sourire contagieux.
Mémé
Auteur : Philippe Torreton
Editeur : J’ai Lu
Laisser un commentaire