Dans vingt ans nous serons en 2035 et c’est en cette année que Mark Levental a situé l’action de son deuxième roman qui se déroule dans notre beau canton de Genève. Les choses ont bien changé mais il reste l’immuable Reto Sferic, celui qui colle à la chaussure comme un sparadrap et que, même en secouant frénétiquement, on arrive pas à détacher. Amis Genevois, si vous n’avez pas encore compris qui est Reto Sferic, si je vous dis qu’il habite à Onex, c’est bon cette fois ?
Tout commence alors qu’Ibrahim Balesteros, en arrêt maladie et boitant bas, sort de son appartement meyrinois pour aller s’acheter des cigarettes. Il est en training, mal fagoté et n’a pas pris ses papiers. Et, manque de bol (pas vraiment, sinon ce livre n’existerait pas) il tombe sur l’appointée Mireille Mauron qui le prend pour un mendiant et l’expédie en 45 minutes vers la Roumanie, comme le préconise les nouvelles procédures. Ibrahim se retrouve donc dans un pays inconnu et essaye à tout prix de faire reconnaître l’erreur judiciaire et pouvoir rentrer à Meyrin.
En parallèle, le lieutenant Olivier Saillet assiste à la cérémonie d’adieu de son père. Car en 2035, les gens ont une date de péremption et passé un certain âge, c’est exit ! Mais voilà que le vieux Saillet n’a rien trouvé de plus malin que de se faire la malle de son cercueil. Où est-il donc passé ? Nous on le sait, dans un endroit peuplé de vieux révolutionnaires qui ne veulent plus de cette fin de vie programmée, mais Olivier cherche son traitre de père. En plus il doit résoudre le meurtre du bras droit de Sferic.
Et pendant ce temps-là, le beau Reto s’apprête à proclamer l’indépendance de Genève…
Ce roman genevo-genevois me fait m’interroger sur la santé mentale de Mark Levental (que je connais bien entendu)… Mais où va-t-il chercher ses idées ? Ça doit être ça le génie ! J’ai souvent souri en lisant (en partie depuis mon bain) les aventures de ses personnages mais on peut trouver déroutant qu’il n’y ait pas de personnage principal, de “héros”, ni même de vrai “méchant”. Sferic (dont le comportement m’horripile IRL) a des côtés humains, il aime presque un chat et s’amourache de Mireille Mauron qui est elle-même plutôt basse de plafond, possède une voix atroce mais est fan de metal et vit avec un beauf. Pas mieux pour Saillet le jeune, flic alcoolique ornithopobe ( !), Balesteros ou Saillet le vieux.
Je ne peux donc que vous conseiller de lire ce “Mendiant 3458” et de vous procurer également le premier roman de Mark “Les maux du prophète”, s’il en reste…
Mendiant 3458
Auteur : Mark Levental
Editeur : Cousu Mouche
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