Merlin, tomes 4 et 5

Merlin tome 5

Si, entraîné par un camarade, votre enfant vous demande de lui offrir un livre ou deux parce qu’il a bien travaillé, n’hésitez pas, courez chez votre libraire favori et faites lui glisser dans un emballage cadeau cette série. Pourquoi ? Pour au moins une bonne raison : c’est remarquablement traduit et croyez-moi, en matière de littérature jeunesse, cela commence à se faire rare. La traductrice manipule le français avec aisance et donne parfois l’impression que c’est la langue de l’auteur.

Ces deux volumes sont les derniers de cette première partie de la saga de Merlin d’après T.A. Barron et cette partie concerne la jeunesse de Merlin que l’on pourrait aussi baptiser « les années d’apprentissage ». Avant d’entrer dans chacun des deux volumes je voudrais faire remarquer que l’auteur s’adresse aux lecteurs comme s’ils étaient des adultes. Ainsi il précise dans le tome 5 : « A la longue, j’ai fini par comprendre ce qu’il y avait de plus surprenant chez Merlin : celui qui s’est échoué sur le rivage en ce jour fatidique était plus qu’un garçon, plus même qu’un personnage mythique. C’était une métaphore. Peut-être que, comme lui, nous possédons tous des dons cachés. » Son Merlin est donc une image et il véhicule des valeurs. Et ces valeurs rendent le personnage très attachant. Pour au moins deux raisons. La première qui risque de choquer est qu’il n’est jamais sûr de lui. Il doute en permanence. Et de là découle la seconde : il a toujours besoin des autres car il n’est jamais assez puissant pour tout résoudre par lui-même. Corollaires : il a beaucoup d’amis, il n’est jamais ou presque infatué de lui-même. Les actions se déroulent sur l’île légendaire de Fincayra. Tome 4, la méchante Vivianne cherche à vaincre Merlin et l’attire dans les marais qu’elle a envahi en asservissant les goules qui l’habitent. Merlin est sur le point de mourir mais il est sauvé par Merlin. Le jeune Merlin l’emporte sur la méchante Vivianne parce qu’il sait faire abstraction de lui-même. L’abnégation semble sa vertu dominante et elle lui permet de sortir vainqueur des situations catastrophiques mais pas de dompter son ombre qui se moque de lui et obtient même une semaine de vacances dans le tome 5. Là Merlin affronte un immortel qui veut prendre possession de l’île. Merlin organise une coalition d’humains, d’oiseaux, de géants, de nains, d’enfants etc., la population de l’île et triomphe. Il passe ainsi de l’adolescence à l’âge adulte et du coup part pour d’autres aventures.

Les lecteurs habitués de ce genre de littérature en retrouveront tous les ingrédients utilisés ailleurs et avant cette série. Mais si vous y rencontrez Peter Pan et son ombre ou Macbeth et la forêt qui marche annonçant sa chute, où des bouts des mondes de David Farland et de Stephen Donaldson ce sont des citations, des emprunts au beau milieu des soli de l’auteur. Et le jeune lecteur auquel cela s’adresse devrait y trouver son compte.

Bonnes lectures.

Merlin, tomes 4 et 5
Tome 4 : Le miroir du destin
Tome 5 : Les ailes de l’enchanteur
Auteur : T.A. Barron
Editeur : Nathan

www.nathan.fr