Millefeuille
Comme l’indique un bandeau rouge ce roman a obtenu le prix Wepler 2012 de la fondation La Poste. Une information sans doute intéressante mais assez floue quant à la composition du jury et les motifs de sa décision, c’et dommage. Une illustration de couverture intrigante et qui fait écho au titre.
Question : qu’est-ce qui vous vient d’abord à l’esprit en lisant le titre ? Le gâteau ou les livres ? Les deux ? Millefeuille, Jean-Pierre de son prénom, est le personnage central de ce roman qui s’ouvre ainsi : »Quand je l’ai connu,… » et dont le narrateur disparaîtra progressivement au fil des pages remplacé par le Je de Jean-Pierre Millefeuille. Il était professeur de lettres, il est veuf et aime Shakespeare. Il a des amies, des amis et aime bien recevoir. Nous découvrons sa vie un peu comme sur ces vieux calendriers dont on arrachait une page, un jour chaque jour pour être en accord avec le temps. Un jour on présente Léo un ami de Zoé à Millefeuille. Léo écrit et Millefeuille se propose de lire ce que Léo a écrit. Millefeuille repousse de loin en loin le moment de lire le texte du jeune homme. Quand enfin il en prend connaissance il constate qu’il n’en pense rien, qu’il ne trouve rien à en dire et bien sûr retarde l’instant d’en informer Léo. En fait nous assistons à la lente déliquescence de Millefeuille. Comme d’habitude le résumé ne rend que partiellement compte de l’ouvrage. Cela est dû au style de Leslie Kaplan. Elle nous raconte une histoire simple voire banale en essayant de rendre cette banalité. A mon sens elle y parvient ; c’est sans doute pour cela qu’elle a été primée. Je vous donne un exemple tiré des dernières pages. Il s’agit du « délire » de Millefeuille en présence de Léo : » Électricité électrique. Électrique électricité. Électre, Électre, Électre. »
Un roman qui se lit vite et laisse comme un petit goût d’amertume.
Millefeuille
Auteur : Leslie Kaplan
Editeur : Folio
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