Et une couverture surchargée en texte où le rouge et le noir dominent. Texte à la première personne en couverture qui devient anonyme en quatrième et confond legs et testament… Vous trouverez à la page 240 un cahier photo dont on regrettera que le passage du livre au format poche ait réduit leur lisibilité. Une note de l’éditeur précise comment s’est élaboré ce livre : recueillir le témoignage, le traduire et recevoir l’approbation de l’auteure analphabète. D’un point de vue éditorial cela ressemble à une bonne affaire. Il me semble que c’est le genre que nous, occidentaux, aimons bien… Le récit d’une vie de pauvre dans un monde où être une fille, une femme peut relever de l’exploit. Phoolan Devi se raconte fille pauvre dans la pauvreté et chose surprenante elle ne se plaint pas, elle ne pleure guère sur son sort, elle ne rêvasse pas. Au contraire elle cherche à identifier les causes de cet état de fait. Et à onze ans elle subit le mariage et sera violée et battue avant d’être enlevée par des bandits et de devenir une sorte de Robin des Bois au féminin. Phoolan meurt en 2001, assassinée, et sa biographie publiée en 1995 l’avait rendue célèbre mais en Inde le système des Castes – voir note avant la postface – n’a pas changé depuis des siècles… Nous, nous avons remplacé les Montaigu et les Capulet par des noms de multinationales et elles ne sont pas moins cruelles ou sans âme. Imaginez la vie d’une jeune fille/femme née pauvre dans une mauvaise caste, et surtout arrêtez de lire ce qu’elle raconte par la langue d’un(e) autre chaque fois que vous vous sentirez en train de lire une aventure digne d’Indiana Jones. Aussi prenant soit le récit, il faut garder en permanence à l’esprit ce qu’est cet individu en lutte contre la toute-puissance des hommes : une femme qui aurait voulu donner la vie. J’ai une citation pour vous, elle fait un peu ‘Roman d’aventures’ mais je crois que dans la bouche de Phoolan Devi elle traduit à merveille sa peur et sa lucidité : « La mort en marche a une odeur. ».

Bonne lecture de transports en commun…

Moi, Phoolan Devi, reine des bandits
Auteure : Phoolan Devi
Editeur : Robert Laffont

www.laffont.fr

Moi, Phoolan Devi, reine des bandits
4.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.