Je suppose que vous avez remarqué combien je ne me gêne pas lorsqu’un livre me plaît et me semble digne d’éloges – comme on dit au théâtre – pour l’encenser. En voilà encore un. Qu’est-ce qui fait la qualité d’un livre me demanderez-vous ? Une des premières, sinon la première, c’est sa capacité à me faire imaginer.
Ici cette capacité est double. D’une part, ne donnant volontairement aucune indication de jeu ou de placement, l’auteure nous demande d’imaginer non seulement ce que nous voudrions voir mais surtout la façon de le montrer. D’autre part, comme nous sommes quand même assez nombreux à connaître des bribes de la vie, voire la vie entière de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, elle nous laisse imaginer ce qui manque à ce qu’elle en dit et aussi comment se figurer les jeux du jeune Jean-Baptiste ou la douleur du « vieux Molière » devant les trahisons humaines.
Une autre qualité peut être celle d’outil pédagogique. Là on peut imaginer qu’un professeur fasse jouer ce spectacle en incluant comme illustrations des passages des pièces – celles citées ou non – de Molière. Il peut aussi s’adjoindre un professeur d’histoire qui pourra commenter Louis XIII, Fouquet l’intendant des finances, etc.
Et c’est, ce qui ne gâte rien, bien écrit… Le rythme des phrases est parfait pour un « conteur ». Faites l’expérience d’en lire un peu à voix haute, vous verrez.
Je me demande même si toutes les qualités de ce livre ne peuvent pas vous permettre d’obtenir des subsides pour le mettre en scène et l’utiliser comme outil…
Bonne lecture.
Molière, la belle aventure
Auteure : Monique Lancel
Editeur : Harmattan
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