Un des maux de notre époque ou bien un des maux récurrents de l’école -quel que soit le niveau- ? Je suppose que parmi vous, lecteurs de cette chronique, un bon nombre ont eu à subir les méchancetés d’un ou plusieurs petit(e)s camarade(s) de classe.
Voilà pour moi un livre « exorciste », ou catharsis si vous préférez. Il serait bon que beaucoup de jeunes lisent cet album qui raconte ce que Léa a dû endurer tout simplement à cause de la jalousie d’une autre élève, de la bêtise et de l’instinct moutonnier des autres qui, comme on s’en doute, préfèrent mordre qu’être mordu. Charlotte Bousquet réussit à doser les séquences et la montée dramatique jusqu’à l’heureuse intervention d’une élève, juste avant le drame ou son déclenchement. Elle parvient même à glisser l’incapacité des parents à comprendre et à résoudre le problème, alors que, si je ne m’abuse, les parents aussi ont été en classe et adolescents… Étrangement Léa n’est ni mièvre ni naïve mais son premier « défaut » est d’être rousse avec des éphélides, ce qui bien sûr comme toutes les étrangetés ou presque est sujet à raillerie, voire pire comme dans l’Égypte ancienne. Léa est donc différente et tout ce qui peut accentuer cette différence sera poussé à l’extrême. Le dessin suit la façon dont l’histoire est racontée, il est d’abord doux comme savent l’être les filles puis on le dirait plus anguleux quand les garçons s’en mêlent. Mais les couleurs restent les mêmes et parfois se retrouvent en contraste avec le texte.
Si l’on donne à lire cette BD à des jeunes non concernés en principe, peut-être en tireront-ils la bonne leçon… À vous de vérifier qu’ils n’en tirent pas la mauvaise.
Mots rumeurs, mots cutter
One-shot
Scénariste : Charlotte Bousquet
Dessinatrice : Stéphanie Rubini
Éditeur : Gulf Stream
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